L’ÉVÉNEMENT Il aura fallu une décennie, et de profonds changements, pour que la CGT réintègre le bureau du Comité Central d’Entreprise. L’environnement nécessite que tout soit fait pour constituer un outil le plus efficace possible au service de la défense des intérêts du personnel. Un accord intersyndical a été conclu pour que le CCE qui vient d’être renouvelé soit un outil au service de l’action syndicale, au service du personnel. À quelques semaines d’une année 2012 dont on peut penser qu’elle sera une année stratégique, cet accord est de bon augure, car il fait passer l’intérêt général au premier plan. Ce n’est pas rien de signer unanimement un texte qui intègre dans son préambule : « Face à la pression des marchés financiers, des pouvoirs politiques à leur service et des médias, face à une direction qui tend à leur donner des gages et qui leur promet des programmes de réduction des coûts, le personnel a besoin d’un CCE déterminé à défendre les intérêts des salariés dans l’action syndicale commune et partagée ». L’annonce de cet évènement lors de la réunion constitutive du nouveau CCE le 7 novembre n’a pas été accueillie par un franc enthousiasme par le Directeur des relations sociales, Jean François Climent, qui ne s’y attendait pas ! Habitué de la navigation en eaux troubles, ses interventions laissaient paraître un certain dépit… et sa petite tentative d’objecter qu’il faudra que les 5 se partagent le même gâteau qu’à 4 auparavant a fait chou blanc. On dira même…
NUANCE L’annonce de « centaines » de suppressions de postes à BNP Paribas a été « bien accueillie par les marchés » !!! Enfin, depuis le temps que les vampires demandent du sang, pourrait-on dire. Le « détail » de ces suppressions sera précisé le 15 novembre. Suppressions de postes ne signifient pas nécessairement licenciements, mais bon, le temps passant, on constate que BNPP vient de commencer à céder à la pression. Coïncidence du calendrier, ou pas, Frédéric Oudéa va recevoir les syndicats le 15 novembre. Pour la CGT, rien ne justifierait de ne pas garantir l’emploi dans le groupe, c’est l’engagement que nous attendrons. 20 PATATES CHAUDES C’est le coût de l’investissement dans Team Up dont on nous disait monts et merveilles dans les fonctions support des services centraux (GBS). Une paille, surtout quand le «gain de productivité» afférent est de 1,8M€ par an. Remarquez, comme tout ça partait de l’idée vendue par Mc Kinsey qu’on travaillait comme des bourrins, il n’est pas étonnant que la réalité finisse par réapparaître. Toujours est-il qu’à ce rythme vous pensez bien que la mariée est beaucoup moins belle que promise et que du coup on arrête les frais pour passer à autre chose, Go Bangalore Soon comme on dit à GBS. Il en restera la baisse du nombre de managers, quelques méthodes musclées pour imposer le changement d’organisation, une pression à la productivité, les outils pour tracer l’activité de chacun et probablement pas le sentiment de ridicule des laudateurs de la défunte…
À BON ENTENDEUR C’est un message de la DRH du groupe, Anne Marion Bouchacourt, qui a annoncé le lancement de la campagne d’évaluations 2011… un message un peu hors du temps présent, du climat délétère qui règne dans la maison, de l’incertitude qui pèse sur son devenir… sans oublier la pression quotidienne qui pèse sur chacun, à tous les niveaux, chacun étant prié par l’échelon supérieur de mettre sous pression l’échelon inférieur… à part celui qui est tout en bas de l’échelle et qui n’a personne à presser ! Chez SGCIB, on est dans le surréel au sortir de l’opération Roméo. Rappelons qu’à l’origine du fichage, il y avait la volonté de sélectionner les « sous performers » (SIC) dans le processus d’évaluation par une présélection dès octobre 2010… pour les éjecter quelque temps plus tard. L’opération n’a pas vraiment réussi, les sélectionnés de Roméo n’étant pas tous, loin de là, des classés en dessous ou très en dessous des attentes. Gageons que SGCIB ne commettra pas deux fois la même erreur, et qu’en 2011, chacun devra surveiller de près le contenu de son évaluation et la case cochée par l’évaluateur. Rappelons utilement que la CGT a largement contribué à négocier et fixer des règles au début de l’année 2010, règles qui font l’objet aujourd’hui, comme nous l’avions proposé, de l’instruction n° 13672 du 22/06/11. Une instruction, c’est la loi écrite à la Société Générale, nul ne peut l’enfreindre, à aucun niveau. Un détail qui a manifestement échappé à ce…
SECOND EFFET KISS COOL La discussion sur la fumeuse prime Sarko, à peine achevée le 24 octobre, la direction recevra dès le lendemain l’ensemble des syndicats représentatifs pour ouvrir le bal de la négociation annuelle sur les salaires. Dans le contexte que chacun connaît, la discussion risque d’être tendue … d’autant plus que l’examen des traditionnelles statistiques rappelle cruellement que l’évolution du pouvoir d’achat n’est pas garantie par l’«esprit d’équipe»... la direction préfère l’individualisation du salaire en laissant à la négociation collective, la portion congrue de l’évolution des salaires. Par ailleurs, en 10 ans, le variable (hors bonus) est passé de 32 millions à plus de 100 millions d’euros en 2011. Record historique ! Ces 3 dernières années, l’enveloppe a augmenté de 10 millions chaque année ! Tandis que la mesure salariale a très difficilement atteint l’an dernier près de 17 millions d’euros … au global (+1% avec un mini de 500 €). Suite la semaine prochaine. LA SAIGNÉE Comme les médecins de Molière pratiquaient la saignée pour soigner le malade, la schizophrénie qui agite la planète politique persiste à nous enfoncer un peu plus dans la crise. Ainsi, les banques françaises devraient être recapitalisées pour faire face, mais elles ne peuvent l’être par un État dont les caisses sont vides et qui risque de perdre son triple A, et elles ne peuvent non plus recourir aux marchés qui n’ont plus confiance, perte de confiance motivée justement par la dette de l’État, etc… Étrange ressemblance où l’on se dit que…
L’EFFET KISS COOL Venu proposer 200€ de prime « de partage des profits », dite prime Sarkozy, le directeur des relations sociales attendait les protestations syndicales indignées de son faible montant, et elles n’ont pas manquées… à l’exception de celle de la CGT qui a rétorqué que cette prime est siphonnée de notre poche gauche pour être versée dans la droite ;-) Exonérée de cotisations sociales, elle vient conforter le déséquilibre qui motive déremboursements de médicaments, taxe sur les mutuelles et la hausse de cotisations induite en 2012 ! Quant au patronat, il ne manquera de se rembourser sur l’enveloppe des négociations salariales. Ceci dit, nos collègues syndicaux ont bien entendu adhéré à notre critique, tout en demandant une prime d’au moins 1.000€… La prochaine réunion étant fixée au 24, elle précédera de peu l’ouverture des négociations salariales le 25, on attend avec curiosité la suite du feuilleton. LES ARNAQUEURS C’est finalement en versant une prime d’un montant de 800€, identique à celle versée en 2003 pour 4D, que la direction du réseau a pu faire passer son projet de fermeture du PSC de Nanterre devant le CCE le 13. Certes, les élus ont tous voté contre, la CGT a refusé de voter, mais notre proposition d’organiser une mobilisation intersyndicale nationale dans tous les PSC est passée à pertes et profits et le « document d’accompagnement » a été entériné par le CCE. C’est une énorme brèche pour l’avenir, car il repose sur l’obligation pour les salariés de suivre le…
PAS DE ÇA CHEZ NOUS ! Belle et touchante unanimité au CE des Centraux des représentants des directions hors SGCIB venus présenter leurs réorganisations, DPDI entre autres. Tous ont protesté de la sincérité de leurs dires et de leur volonté de prendre en compte les souhaits et situations de chacun, dans les futures affectations. Malheureusement Roméo pèse, expérience oblige. De sorte que, ces pratiques font nécessairement peser un doute et invitent à une plus grande circonspection, fut-ce au prix d’un ralentissement des dites réorganisations. Comme s’est écrié un manager, très attaché semble-t-il à son projet, « ne prenez pas (mon département) en otage ». Ce n’est pas notre faute si la vision eugéniste des relations sociales à SGCIB conduit à la méfiance pour tout le monde. Nous aussi on aimerait bien que les choses se passent dans la bonne foi et la confiance. Mais c’est aussi nous qui recevons les salariés menacés de licenciement. Après tout, les patrons des autres directions peuvent peut-être avoir, via la direction générale, quelque influence sur les errements de la BFI. CHEZ NOUS NON PLUS ! La fermeture du PSC de Nanterre est aussi l’occasion d’une explication avec BDDF. Près de 200 salariés sont concernés par la fermeture à mi 2012. On n’est pas dans l’échelle de 4D, mais l’affaire est exemplaire comme toujours. Jusqu’à présent, aucune restructuration du réseau n’a fait courir un risque de licenciement à un salarié. Ce n’était donc pas une simple erreur de rédaction si le document remis aux OS…
LE STRAPONTIN L’histoire commence dans les jours derniers, la presse nous interroge à propos de l’angoisse supposée des salariés de la maison, qui trouverait sa source dans la chute brutale du cours… curieusement, cet intérêt, qui succède aux multiples sujets d’intérêt que la presse porte à la Société Générale jour après jour, a pour source l’inénarrable « ASSACT »… un truc dont vous n’avez probablement jamais entendu parler, et qui prétend parler au nom des actionnaires - salariés de la Société Générale, c’est-à-dire tout le monde, en fait bien plus que quelques petites centaines d’adhérents revendiqués. La principale activité de l’association consiste en une intervention de son président à l’assemblée générale des actionnaires pour revendiquer un strapontin au conseil d’administration, ulcéré que le personnel soit représenté par 3 administrateurs dûment élus et présentés par des organisations syndicales. Comme si le personnel pouvait avoir 2 intérêts à la fois, antagonistes, et qui distingueraient l’emploi de salarié et celui d’actionnaire. Toujours modeste, l’association se croit autorisée à demander à la Direction Générale si ses comptes sont sincères, et se répand dans la presse sur la solution qu’elle a lumineusement trouvée pour faire remonter le cours : fourguer SGCIB à qui en voudra bien…! La chose serait insignifiante si elle ne s’inscrivait dans une longue continuité… Ce sera pour la CGT l’occasion de parler un peu des questions que se posent bon nombre d’entre-nous sur l’image de la banque dans les media. Difficile en effet de comprendre pourquoi le logo rouge et noir…
KESKON A FAIT DES TUYAUX ? La commission qui réunit la direction du réseau et les syndicats s’est réunie le 23 septembre. Il y flottait comme un parfum de la chanson sur les pompiers qui cherchent leurs tuyaux. La CGT demandait au patron du réseau, Laurent Goutard, d’adresser un message clair à son management en ces temps troublés sur l’impératif devoir de se consacrer à répondre aux inquiétudes de nos clients, ce qui implique évidemment de comprendre que le temps des campagnes et challenges n’est plus d’actualité. Il aura fallu de longs débats, et nous ne sommes pas certains d’avoir été compris, pour qu’au final la CGT propose à Laurent Goutard d’adresser un mail à tout le personnel du réseau en ce sens… afin que personne ne puisse continuer à dire que la meilleure façon de sauver la banque est de continuer à placer un maximum d’IARD et autres produits… un peu comme ces pompiers qui cherchent leurs tuyaux pendant que le feu détruit la baraque. Autre sujet à l’ordre du jour, la question de la fermeture du PSC de Nanterre. Laurent Goutard a formellement démenti d’autres projets de fermetures en Ile de France en 2012 et 2013. Les 14 PSC de province seront maintenus. Pour ceux de la région parisienne, leur sort dépendra de projets en cours. La CGT a demandé et obtenu que la direction, si elle envisage de nouvelles fermetures après 2013, engage des discussions dans la commission de suivi en amont des décisions, afin de prendre…
ENGRENAGE DU DÉCLIN ? Lorsque Frédéric Oudéa avait reçu les DSN en juillet, il avait, à propos de la dette grecque, appelé de ses vœux à la réussite du plan d'austérité imposé par l'Europe, la BCE et le FMI en échange du "plan d'aide". C'était, selon lui, la condition pour éviter que la crise ne se généralise à l'ensemble de la zone euro. La CGT lui avait alors répliqué que ce plan ne pourrait pas fonctionner, car il est impossible de demander aux grecs de subir un tel plan d'austérité pour résoudre la crise, pas plus qu'aux espagnols, aux italiens etc... En septembre, son discours est désabusé : « je crois pas que les politiques prendront les décisions », « la crise de la zone euro s'installe dans la durée »... Rien de surprenant de la part d'un patron fondamentalement acquis aux préceptes de l'économie libérale et qui ne peut entrevoir, à l'instar de ses pairs à Bruxelles, d'autres solutions que celles-là. Remettre la dette publique sous le contrôle public, prendre les mesures pour interdire la spéculation n'est même pas pensable. Dans la communication même, cela transparaît. Il y a peu, souscrire aux obligations émises par les Etats (la dette souveraine) faisait partie des "garanties" exigées par les marchés financiers, à l'égal des fonds propres. Mieux, ce pourrait être considéré comme une obligation citoyenne pour les grands établissements bancaires de la zone euro de participer au financement des Etats, on aurait presque pu leur reprocher de ne pas l'avoir fait.…
L’ENNEMI INTÉRIEUR Semaine après semaine, les coups pleuvent sur la Société Générale, le cours de l’action flirtant ces jours-ci avec son plus bas historique. Il se trouve de plus en plus de commentaires sur « la fragilité de la banque », tour à tour menacée de banqueroute par la justice américaine, la dette grecque etc… Dans ce climat détestable, ce que personne ne relève, c’est qu’il ne se trouve pas un seul pékin à l’intérieur pour accréditer les avanies reprochées à la banque. Alors d’où vient le malaise ? C’est qu’il semble bien que la Direction Générale n’ait pas relevé non plus la chance qu’elle a d’avoir un personnel capable de résister à une telle pression, et qu’elle continue de mettre en œuvre une politique qui pourrit le climat au travail. Alors que Frédéric Oudéa prétendait, en des temps qui semblent appartenir à la préhistoire, qu’il fallait que chacun se sente bien au travail, on est arrivé à une situation où chacun se demande en arrivant le matin si une tuile lui tombera dessus dans la journée. C’est un peu comme s’il y avait des ennemis à l’extérieur qu’il faut affronter avec l’esprit d’équipe combatif, comme Frédéric Oudéa nous y invite, mais qu’il y a aussi un ennemi intérieur dans chaque bureau. Chez SGCIB, ce peut être le coup de fil pour « aller faire le point » chez son RH, à BDDF, le conseiller qui se demande s’il va prendre une avoinée du RCL ou du DCPP parce que…
LE DIABLE ET LES DÉTAILS Les PSC du réseau qui regroupent désormais les « back offices » ont constitué une étape déterminante des gains de productivité du programme 4D. « Grand public », son successeur, visait au même objectif, mais en l’appliquant pour la première fois aux fonctions commerciales. On pouvait penser que le lessivage côté BDDF avait atteint son seuil de non retour ou presque, que nenni, les effectifs dans les PSC continuent de baisser, au point que l’enquête interne sur le stress a désigné les PSC comme des lieux de stress intense à la Société Générale. Et voilà qu’on présente aux représentants du personnel un projet de fermeture du PSC de Nanterre, le plus gros PSC d’Ile de France, sous prétexte que son coût au m² serait des plus élevés, un argument déjà servi lors du projet de délocalisation du CRCM de Nanterre sur le pôle Est avant qu’il ne soit abandonné ! Pour faire passer la pilule, la direction présente un document qui triture les chiffres et les mots. Il n’y aurait « que » 9 emplois supprimés, les autres étant transférés sur d’autres PSC de la région parisienne… sauf qu’en réalité, c’est 52 emplois sur 232 salariés affectés qui passent à la trappe ! En guise de « garanties » la direction procède comme à son habitude : signez-là, on s’occupe du reste. Le diable est dans les détails d’un document qui ne garantit aucunement l’emploi des salariés, contrairement à ce qu’il prétend, et qui pourrait…
EN DESSOUS DES ATTENTES… Surprise, peu de temps avant l’annonce d’une « taxe sur les riches », le Nouvel Observateur publie un « appel des riches » où nos yeux ébaubis s’écarquillent pour mieux lire le nom de notre Président, le nôtre, celui du 35ème, signataire de cet appel à se faire taxer ! Celui qui n’a pas hésité à se rétablir vite fait son bonus après une brève période de disette, y côtoie du beau linge, Christophe de Total, et Liliane de l’Oréal, experts en défiscalisation. Passé l’effet favorable de surprise, les neurones succèdent aux yeux pour décortiquer la communication, et, là, les choses se gâtent. L’appel des riches, c’est aussi un chantage inacceptable : nous voulons bien verser une contribution « exceptionnelle » en échange de l’exigence de la « réduction de la dette », c'est-à-dire obtenir des reculs sociaux et la rigueur pour tous. Mais attention, la contribution doit être « raisonnable », sinon on se barre dans les paradis fiscaux. Message entendu par le Président, qui a fixé la taxe à un niveau « raisonnable », l’équivalent de 20.000€ par riche… en échange de plus de taxe sur le coca des mômes des cités, mais c’est pour leur bien ! Il est vrai que la fortune de Liliane n’est pas comparable à la rémunération de notre Président ; c’est un peu comme si on comparait nos salaires de base à la rémunération de Frédéric Oudéa… on dira donc que le geste est en dessous de nos attentes, ce qui n’est pas un motif suffisant pour le licencier. TAXONS AUSSI LES PAUVRES L’augmentation…
LE MAILLON FAIBLE ! Encore une fois, la semaine a été marquée par une forte chute du cours de l’action Société Générale. Il est légitime que ces attaques sur le titre suscitent des interrogations et de l’inquiétude : sont-elles fondées ? Quel est l’avenir véritable de la banque ? Frédéric Oudéa réaffirme, à juste titre, dans un message, que rien n’a changé depuis la semaine dernière qui justifie cette chute. Il affirme aussi que « on parle à tort de récession mondiale ». Il faudra, selon lui, « s’habituer à ce type de mouvement erratique »… et c’est bien là ce qui nous sépare ! Car, soit les marchés fonctionnent correctement et reflètent la valeur des « marchandises » qui y sont cotées, soit ils sont des lieux « erratiques » de spéculation, et il faut prendre les mesures qui s’imposent ! Ainsi, on aimerait bien savoir quels sont ceux qui ont décidé de faire de la SocGen une cible privilégiée et pour quoi faire… car on a bien une petite idée : ce ne serait pas par hasard des « investisseurs » qui, profitant de la spéculation ambiante, en rajouteraient, histoire de pousser la direction de la banque à annoncer des mesures sanglantes ? On sait que les plans sociaux, c’est bon pour le cours de bourse ! Frédéric Oudéa dénonce « les acteurs de marché plus ou moins compétents » auteurs de « commentaires plus ou moins pertinents ». Disons que ça s’appelle « botter en touche »…
PROFIT WARNING ! Donc, si l'on résume cet épisode de dingue, le cours de l’action Société Générale aurait plongé de 14,74 % mercredi en raison d'une rumeur de faillite, piquée par erreur dans un feuilleton de politique-fiction du Monde (!) et balancée par deux pieds nickelés de l'édition du dimanche du tabloïd britannique The Daily Mail. Telle est la cause pointée par notre très sérieux Ministre des finances et notre non moins sérieux Président. De leur côté, les nalystes pointent « les folles rumeurs » qui auraient déboussolé « les investisseurs »… Quant à l’AMF, elle aura mis 2 jours à suspendre les ventes à découvert qui ont manifestement quelque chose à voir avec les attaques spéculatives qui ont visé les titres bancaires, particulièrement celui de la Société Générale. Une fable d’un côté, et de l’autre un pompier qui regarde 2 jours l’incendie avant de se servir de sa lance… voilà ce qu’on voudrait nous faire gober pour éviter de mettre en cause le système lui-même. Il y a un moment, qu’entre autres mesures de réglementation des marchés, la CGT préconise l’interdiction des ventes à découvert, qui permet de vendre un bien qu’on ne possède pas ; mais le fond de la question, c’est la pression exercée par les marchés sur les banques. Lorsque début août, Frédéric Oudéa annonce qu’il n’est pas possible de tenir l’objectif d’un résultat de 6 milliards en 2012, que Bernardo Sanchez Incera affirme ensuite que la banque n’envisage pas de recourir à un plan social…
TRES EN-DESSOUS DES ATTENTESLes résultats semestriels sont tombés dans un contexte de panique des marchés et d’annonce de plan massif de suppression d’emploi dans le secteur bancaire hors de nos frontières. Les résultats du T2 ne sont pas mirobolants, comme on s’y attendait, mais ils ont confirmé que les promesses faites aux marchés ne pourront pas être tenues. Notamment les objectifs de retour à un ROE de l’ordre de 15% en 2015 que nous avions contesté car cette promesse économiquement improbable, était lourde de risques pour satisfaire l’actionnaire. Cela concerne encore plus particulièrement la BFI laquelle, naguère habituée aux gros ROE, se retrouve quasi à égalité avec le réseau. Mais quelles leçons tire l’entreprise de ces résultats «très en-dessous des attentes» pour reprendre la terminologie des évaluations ? Aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est parce que le personnel n’est pas bon. D’où cette vague de licenciements à SGCIB pour « insuffisance professionnelle » au nom de l’impératif de rentabilité (motif qui n’a rien de personnel pourtant mais tendrait plutôt vers la justification économique). Et les RH de tordre dans tous les sens la lettre même de l’article 26 de la Convention Collective pour y trouver un nouveau sens contractuel. Toute mobilité qui traîne étant bien la preuve de l’inefficience du salarié. Cette conception eugéniste de l’entreprise a eu beau ne jamais avoir fait ses preuves quelque part et être plutôt connue pour ses dégâts humains et son insuffisance économique, il n’en reste pas moins que ce sont des dizaines…
WE SAY NO, NO, NO La vieille légende, qui voudrait qu'au-delà de trois propositions de poste refusées on soit susceptible d'être licencié, a toujours la vie dure. Mais elle aiguise aussi des appétits puisque la DRH relance régulièrement la question : au bout de combien de temps faut-il tirer la conclusion que la "mobilité externe" (doux euphémisme qui, pour des gens plus vulgaires, se traduit par « art. 26, insuffisance professionnelle, licenciement ») est la meilleure solution ? Alors autant ne pas les laisser rêver plus avant, ce concept n'existe nulle part et surtout pas dans la convention collective des banques, laquelle encadre strictement le droit du licenciement et ne prévoit pas de dérogations. Jeter ces garanties par dessus bord, qui s'y risquerait ? C'est d'ailleurs bien parce qu'à France Télécom une bonne partie du personnel relève d'un statut dans lequel la mobilité est obligatoire que l'on y voit la situation si connue. Mais France Télécom, tout esprit chagrin le ferait remarquer, c'est aussi le cabinet BCG, consultant en RH, qui compte parmi ses fleurons ... la SG. N'a-t-il pas déjà conçu à l’usage de cette dernière un fichier clandestin permettant de lister à SGCIB les mauvais éléments aujourd'hui remerciés au nom de Roméo ? Ce monde-là est décidemment bien petit. Faire de France Télécom le modèle rêvé, tout un chacun à la DRH en proteste publiquement, il n'empêche qu'on a les fréquentations qu'on veut bien avoir et ce n'est pas la vague actuelle de licenciements à SGCIB qui nous…
YA DES JOURS COMME ÇA ... Quand ça veut pas sourire, ça sourit pas. Ainsi le 29 Juin, la Cour de Cassation a rendu un arrêt retentissant dans lequel, sans condamner le forfait-jours et donc la liberté d'organiser son travail qui y est sous tendue, elle l'assortit de conditions de validité assez drastiques : il faut que des mesures effectives limitent le temps de travail de façon à respecter le droit au repos et à la santé, élevés au rang de droits constitutionnels. On rappellera donc la règle européenne, prise au nom des mêmes droits : 10 heures par jour maxi et des semaines ne pouvant pas dépasser 48h (44h de moyenne sur 12 semaines). Bref la loi française n'est pas conforme et l'accord SG du 12 Octobre 2000 devra être revu. Interrogée à la délégation du personnel de Valmy, la direction a joué "tout va très bien Madame la marquise" et affirmé l’accord conforme. A notre avis elle prend plutôt ses désirs pour des réalités mais tant de candeur a quand même des limites que toute personne raisonnable perçoit assez vite. Toujours le même 29 Juin, toujours la Cour de Cassation, rappelle que les évaluations, les objectifs et toute instruction de l'employeur doivent être rédigés en français, sauf à être non opposables au salarié (et donc de nul effet, y compris sur le variable). Madre de Dios, on imagine mal les heures qu'il va falloir pour tout rectifier à SGCIB. Ya des jours comme ça ... AU CEE Cette…
AU LAPIN AGILE Recevant les syndicats, Frédéric Oudéa est apparu beaucoup moins clair qu’auparavant sur sa stratégie, du moins sur ce qu’elle implique pour le personnel du groupe. Nous avons entendu l’incontournable référence « au poids de l’environnement » tant sur la zone euro que sur l’impact des réglementations. On notera le plaidoyer très conventionnel pour la cure d’austérité nécessaire pour tous, et l’espoir que le plan grec soit mis en œuvre afin de servir d’exemple aux autres, à l’exception des Allemands dont la rigueur auto appliquée fait son admiration. A contrario, son inquiétude porte moins sur l’impact d’un défaut grec, à peine un trimestre de résultat, que sur « l’impact psychologique » d’un rejet du plan d’austérité par les Grecs… comme on le comprend, tout en espérant exactement l’inverse. Sachant donc que la dette grecque ne nous tuera point, pas plus que celle du reste de l’Europe, l’environnement réglementaire ne semble pas lui non plus devoir poser de grand problème à la maison, le matelas nécessaire à constituer pour satisfaire à un ratio de 9%, au-delà d’une norme applicable graduellement de 2013 à 2019… et accessible par l’affectation des résultats au capital sur les 3 prochains trimestres. Pourquoi donc un tel sentiment de malaise quand nous lui avons rappelé l’inquiétude qui sourde dans toutes les branches de la maison, et que les organisations syndicales rappelaient dans leur communiqué récent ? Rien de clair sur SGCIB, « métier le plus touché par la nouvelle réglementation », qui doit inventer un…
L’APPEL DU 28 JUIN Personne n’y croyait vraiment … pourtant le risque était bien réel : sans signataire de l’accord, la direction ne pouvait pas distribuer l’année prochaine d’intéressement et de participation dérogatoire. La menace de la direction d’impacter l’enveloppe des effets indésirables des normes Bâle 3 avait permis de reconstituer un front syndical uni. L’ultimatum légal de signature pour ce type d’accord (le 30 juin) arrivant, les 5 organisations syndicales ont publié un communiqué commun le 28 juin pour rappeler leur détermination dans cette négociation, mais aussi pour appeler le personnel à exprimer leurs exigences face aux risques des promesses faites aux marchés par la direction générale. Obtenir 6 milliards de résultats en 2012 et un ROE de 15% ne s’obtiendra pas sans casse sociale … Cet appel du 28 juin des 5 syndicats aura eu un effet déterminant puisque le lendemain, en urgence, le directeur des relations sociales leur remettait de nouvelles propositions permettant de neutraliser le soi-disant effet des normes Bâle 3… ce qui était inenvisageable quelques heures plus tôt. Au final, le plafond d’abondement passe de 2.700 à 2.000 euros, il sera redistribué sous forme d’intéressement et la formule de calcul de l’enveloppe globale est modifiée … comme nous le demandions lors de la 1ère réunion, le 13 avril. L’ultime revirement de la direction aura permis de mesurer le poids d’organisations syndicales unies et déterminées … tout en confirmant qu’un match se joue jusqu’au coup de sifflet final. ÉGALITE PROFESSIONNELLE La commission de suivi de l’accord…
INTÉRESSEMENT : ON SOLDE ! Répondant à une question, Frédéric Oudéa a indiqué qu’il restait 10 jours de négociations sur l’intéressement et qu’il suivait de près la chose… Le même jour, les 5 organisations syndicales nationales rédigeaient un communiqué annonçant leur refus de signer le projet que le Directeur des relations sociales leur présentait. Qui a bien pu vendre au PDG l’idée saugrenue qu’il trouverait un des syndicats, compte tenu des règles de la représentativité, pour accepter de programmer une baisse de l’intéressement distribué ? (Toutes choses étant égales par ailleurs). Et ce n’est pas avec l’espoir qu’en doublant le résultat en 2012, peut-être, la couleuvre passera mieux ! La Direction s’est ainsi placée dans un corner : les organisations syndicales ont décidé de ne pas céder, ce qui signifie que si elle s’obstine, elle porterait la responsabilité de ne plus pouvoir distribuer d’intéressement en 2012. On remarquera que la dispute porte sur 15 millions, ce qui n’est pas une petite somme, mais n’en reste pas moins comparable à d’autres millions, attribués à quelques personnes, voire une seule, dont on se demande si elles sont si indispensables. L’intéressement en 2010 représentait un montant global de 82 millions pour un résultat global supérieur à 3 milliards. Les règles de distribution, encadrées par l’accord et la loi, sont proportionnelles au salaire de base, avec un mécanisme d’abondement qui favorise l’investissement pour les moins fortunés. Rien à voir avec le variable, exclusivement distribué à la tête du client, source de nombreuses injustices et…
Page 66 sur 97