ÇA VA TANGUER L’affaire de l’attribution de stock-options aux 4 dirigeants de la Société Générale a fait grand bruit et suscité force indignation gouvernementale, habituelle ces temps-ci bien qu’elle ne débouche jamais sur rien de concret, ou plutôt si, sur du vent. L’affaire est bonne il est vrai, au cours actuel de l’action, même si le gâteau n’est pas aussi gros que prévu, il sera néanmoins copieux. Derrière les rodomontades politiques, le fond de l’affaire est bien plus grave, et il n’a rien à voir avec la morale. La décision du conseil d’administration illustre en fait sa volonté de pousser les directeurs généraux à réduire les frais de personnel par tous les moyens, notamment en accélérant le « Plan d’efficacité opérationnelle ». Elle illustre aussi l’espoir de revenir à un rendement du capital de 15% dès 2010 à n’importe quel prix, quitte à fragiliser la banque qui risque de se mettre à dos sa propre clientèle… et son personnel ! Le nouveau Directeur général semble avoir oublié les leçons de l’histoire, et il confond la forte culture d’entreprise du personnel avec la soumission aux décisions de la direction. Convoqué en catastrophe pour venir s’expliquer le 12 mars devant le Comité Central d’Entreprise, il s’est contenté de nous servir la rengaine du développement sélectif, de l’anticipation de l’évolution des métiers, de la maîtrise des coûts, en insistant à nouveau sur le besoin de crédibilité pour les actionnaires !!! Un discours bien usé, que nous avons entendu déjà dans le passé et…
SGAM : ET LA RÉPONSE EST… En une semaine de trois réunions de négociations, des avancées décisives ont été obtenues avant même que les projets concernant SGAM ne soient présentés au Comité Central d’Entreprise le 18 mars prochain. La question posée par un proche parent d’un précédent ministre du travail UMP à l’assemblée des salariés de SGAM jeudi résume toute la question : quels moyens de pression avez-vous ? Et la réponse est, Jean Pierre, si les comités d’entreprise disposaient du moyen d’empêcher des licenciements, cela se saurait depuis longtemps ! Cela permet de mieux mesurer en ces temps de crise l’exemplarité des garanties obtenues. La direction renonce à procéder à des licenciements économiques, mais surtout, tout salarié de SGAM aura la garantie d’être reclassé quelque soit son activité, y compris si elle fait partie de celles qui seront transférées dans la filiale détenue majoritairement par le Crédit Agricole. Ce que nous avons baptisé « le droit de retour » sera activé à la demande du salarié sans aucune condition dans un délai maximal de 18 mois. C’est un engagement d’emploi extrêmement fort du groupe Société Générale à l’égard de tous ses salariés que nous avons obtenu. Cela a une grande signification pour tous, bien au-delà de SGAM, particulièrement en 2009 où l’emploi est menacé dans toute la profession. Il est évident que cet engagement aura aussi valeur d’exemple pour les prochaines restructurations annoncées officiellement, ou par la rumeur, à la Société Générale. Des garanties importantes ont été aussi obtenues…
SGAM, L’EXEMPLE La semaine prochaine sera décisive pour le personnel de SGAM, mais pas seulement. La disparition programmée de SGAM était déjà largement connue lorsque les premiers documents officiels ont été remis aux représentants du personnel en fin de matinée le 5 mars. Ils peuvent d’ailleurs être consultés sur notre site Intranet. Cette opération a valeur d’exemple pour tout le groupe, ne serait-ce que par le nombre de salariés impactés à SGAM, un millier, et à SGCIB, plusieurs centaines. Le contexte qui s’ouvre en 2009, dans lequel chacun s’interroge sur le devenir de l’emploi dans les banques, fait que le sort du personnel de SGAM sera un exemple : la garantie de leur emploi sera celle de tous les salariés du groupe. Il était donc important de fixer dès maintenant les conditions et les garanties de mise en chantier du projet, indépendamment du débat sur sa justification et sa validité économiques. Ces conditions ont donc été débattues et validées avec le personnel de SGAM au cours d’une assemblée le 3 mars qui a rassemblé plus de 300 participants… sans compter ceux qui n’ont pu entrer dans la salle ! Il s’agit d’obtenir des engagements sociaux forts, et de les faire consigner dans un accord : le projet ne devra entraîner aucun licenciement, chaque salarié devra disposer du choix entre le retour dans le groupe SG ou l’affectation dans la filiale commune avec le Crédit Agricole, et ceux qui seront transférés dans cette filiale devront disposer d’un droit de retour dans…
ON L’AVAIT BIEN DIT L’annonce avait fait trembler la planète financière sur ses bases, la France était le premier pays à « encadrer les bonus ». Et l’on entendit les auto congratulations des banques, de la Ministre et du Président, satisfaits tous ensemble de cet avant-gardisme. Mieux, le conseil d’administration de la Générale, dans sa réunion du 17 février devait légiférer sur le respect des principes spontanément édictés par la FBF à la demande des autorités publiques dès 2009… En ces jours d’annonce de bonus, on en finit pas de rigoler sur la révolution de palais qui en résulte. Parce qu’en fait, on ne parlait pas de montants, vous avez mal compris, seulement de principes. Si nos infos sont exactes, il y aurait donc un seuil à 100.000€, avec partie en « cash », partie en actions, un « différé » payé à échéance, et pour les gros montants, sous condition de ROE minimal réalisé par SGCIB. On notera au passage que la référence au ROE est particulièrement inefficace en tant qu’indicateur du risque, notamment si l’on se réfère à la période récente. On n’attendait guère mieux du conseil d’administration. Mais, bien entendu, ces infos ne sont pas officielles, et l’opacité règne encore sur les règles d’attribution. La CGT va donc demander des explications officielles sur la méthode et les éléments de référence, car la confidentialité maintes fois évoquée n’est plus de mise. Et nous exigerons aussi d’être informé sur la masse et sa répartition, ainsi que sur les principaux…
LYNCHAGE C’est dans un communiqué aux collègues de GIMS, que Jean-Pierre MUSTIER, patron en charge du démantèlement de la branche, indique que le pôle Gestion d’actifs « a été fortement impacté par la crise ». A y regarder de près, la baisse des encours sur une année n’est due que pour 26% seulement à la décollecte… et pour 74% à la baisse des marchés. Avec une perte nette de 258 millions d’euros imputables principalement à SGAM AI, il apparaît que SGAM a bien résisté. Le transfert dans le cadre d’une co-entreprise avec CAAM ne se justifie donc pas obligatoirement. On pourrait aussi mettre fin à l’activité de gestion monétaire dynamique à l’origine de ces pertes, ou encore mettre fin à certaines pratiques de rémunération peu orthodoxes, qu’Alain Clot, le patron précédent, avait laissé durer… sans pour autant sacrifier l’ensemble des collègues de cette filiale des gestions alternatives aujourd’hui meurtris et dégoûtés par le traitement qui leur est infligé. Enfouis dans l’annexe 4 consacrée aux éléments non récurrents du résultat avant impôt, les comptes de la BFI font apparaître une ligne de 1,2 Md d’euros intitulée « Décote sur portefeuilles d’ABS européens vendus par SGAM ». Il s’agit ici du portage de titres de fonds monétaires dynamiques de BAREP, d’Étoile Gestion, de AI et de SGAM transférés dans les books de la SG et destinés à être revendus à bon prix dans des jours meilleurs. JPM s’appuie sur ces pertes pour punir l’ensemble des salariés de SGAM AI (privés pour la…
ÉTHIQUE OU PAS ÉTHIQUE On le sentait venir, l’annonce des bonus a été reportée au 27 février, afin de donner le temps au conseil d’administration qui doit se réunir le 17 d’examiner la conformité des principes de distribution avec le nouveau « code éthique »… objet du rapport remis par le comité ad hoc à la Ministre des Finances. Christine Lagarde s’est d’ailleurs immédiatement auto félicitée de ce grand pas en avant et de la bonne volonté de la FBF, la Fédération Bancaire Française de l’appliquer dès 2009. La chose est d’autant plus aisée que mécaniquement, comme le remarque la CGT dans son communiqué, les bonus 2008 vont diminuer du fait des conséquences de la crise financière. Beaucoup de bruit donc pour pas grand-chose, car pour l’essentiel, ce code n’engage à rien, ni sur les montants, ni sur la question de la prise exagérée de risques que le système des bonus est accusé d’inciter. Ainsi la pratique répond déjà largement à ces recommandations, comme le versement en fonction des gains réels ou bien les versements différés. Quant à confier au conseil d’administration le soin de contrôler et enrayer l’inflation des rémunérations, c’est confier à l’incendiaire le rôle du pompier ! Ceux, dirigeants et membres du conseil, qui ont généreusement augmenté leurs rémunérations, jetons de présence et dividendes, ne sont guère qualifiés pour s’auto réguler. D’ailleurs, ce code éthique n’est pas le premier, et son inefficacité sera à l’exemple de ses prédécesseurs. Dans cette affaire, ce beau monde n’a évidemment pas…
MR NOBODY BALANCE PAS … il renseigne ! RTL : Et les autres faisaient souvent pareil ? « Oui… je ne suis pas là pour balancer mais oui. ». Jérôme Kerviel s’épanche donc à la radio. Le juge, il est partial, ma hiérarchie, elle m’a poussé à le faire, mes collègues, ils faisaient pareil, les traders, ils sont infréquentables… Sa conclusion : « Qu’est-ce que t’as été con ! » pourrait être rédigée au présent, car avec une telle défense, il aura du mal à convaincre les juges de son innocence. Puisqu’il est question de métaphore automobile, disons que sa défense est aussi convaincante pour le pandore qui l’a arrêté que celle d’un automobiliste en excès de vitesse qui demande : pourquoi moi ? Mais comme toujours, il y a une part de la réalité qui apparaît : « Citez-moi un secteur où l’on demande de tels rendements à un salarié ? Ça veut dire du stress, une pression au quotidien ». La crise financière étant passée par là, il est clair que ces objectifs de rendements étaient bien la cause profonde du mal. Encore que, nous pourrions répondre à la question posée, car stress et pression au quotidien ne sont plus une spécificité des traders depuis longtemps. 500.000 $ Ainsi, le Président de la 1ère puissance mondiale a fixé le seuil de référence admissible en matière de rémunération. Tout le monde l’a bien compris comme ça, et tout le monde sait aussi que la norme US est la norme…
SGAM C’est désormais officiel et public, une nouvelle entité commune avec le Crédit Agricole va reprendre la gestion d’actifs, entraînant la disparition de SGAM. Le nom « SGAM » ne subsistera que comme étiquette sur les produits construits par la nouvelle entité pour le réseau Société Générale. 1000 emplois directs sont concernés à SGAM même, plus les emplois induits dans la gestion à SGSS, S2E et Euro VL dans le groupe SG, et d’une certaine manière aussi ceux de Lyxor et SGCIB qui récupèrent la branche SGAM-AI et SGAM Banque. Et encore, il n’est ici question que des emplois en France, car l’Europe et l’Asie sont également touchées. La direction de la SG a convoqué les syndicats de la SG dès les fuites dans la presse pour les « informer », mais aussi pour prendre la température. À cette occasion, la CGT a immédiatement posé les jalons : nécessité de s’assurer du statut des salariés transférés dans la nouvelle entité commune, reclassements dans la SG notamment. La direction envisage un calendrier de consultation des instances qui ne doit pas démarrer avant mars, pour une mise en œuvre effective du projet à partir du second semestre 2009. Cela laisse largement le temps d’une négociation avec les organisations syndicales, d’autant plus urgente qu’on s’active déjà dans les différents secteurs concernés… pour « préparer le terrain ». C’est dans ce cadre que la direction nous a parlé de « plan de sauvegarde de l’emploi »… un plan qui, selon la CGT, doit d’abord…
SGAM, LE RETOUR Issue d’un département de la Société Générale, il semble bien que la fin de l’histoire approche pour SGAM. Comme d’habitude, c’est la presse qui vend la mèche : une alliance SGAM – Crédit Agricole dans la gestion d’actifs est en vue. Il s’agit plutôt qu’une fusion, de la création d’une entité commune du type Newedge. La rumeur courrait depuis un moment, mais à ce stade peut-on encore parler de rumeur…On sait ainsi qu’à Lyxor, la direction de la filiale prépare le terrain, en vue de la récupération de activités de SGAM-AI, on sait aussi que sont concernées d’autres entités de SGCIB comme GEDS, FICC et OPER. Et certains n’hésitent pas à dire n’importe quoi pour convaincre des salariés à faire leur valise par anticipation alors que rien n’est décidé. En accord avec Jean Pierre Mustier, le CE de SGAM a été suspendu et se réunira lundi matin pour prendre connaissance du projet final, s’il se concrétise. Si la motivation économique est difficilement discutable, tout le monde sait que la gestion d’actifs est en difficulté, et pire encore pour la gestion alternative, la question sociale sera déterminante. Le groupe est en capacité de donner du travail à tous, et la CGT n’accepterait pas que tous ceux qui le souhaitent ne puissent être reclassés dans les conditions qui leur conviennent. Il en est de même pour ceux qui se retrouveraient dans la nouvelle entité dédiée à la gestion d’actifs. Il faudra leur garantir un statut de « détaché »,…
T’AS VOULU VOIR VESOUL Quelques jours après les vœux adressés par les 4 de la Direction générale au personnel, Nicolas a formulé les siens aux dirigeants des banques depuis Vesoul. Pas vraiment sur la même longueur d’ondes ! Tandis que nos Dalton nous font part de « leur détermination » à « mobiliser les synergies », en clair à faire payer la crise de 2008 au personnel, Nicolas leur demande de renoncer à leur bonus en 2009, qui suscite « l’indignation des français ». Il aurait pu ajouter « et des employés de banque ». Le Président de la République étudie une nouvelle intervention de l’Etat, assortie de 3 nouvelles contreparties, sur le financement de projet, les dividendes versés aux actionnaires, et les rémunérations des dirigeants. Les Echos écrivent que « C'est le conseil qui décidera » sur ces sujets, « affirme une source à la Société Générale ». Sauf qu’en ce début 2009, il se pourrait bien qu’un élément nouveau bouscule les 3 cités par « la source » censés motiver le conseil: la croissance des activités, les besoins en capitaux, la nécessité de fidéliser les actionnaires. Indépendamment des foudres présidentielles, la décision des syndicats de la Société Générale d’appeler à une grève de 24h. le 29 janvier sera l’occasion de lancer un avertissement. Car il ne fait pas de doute que nous ne sommes plus en 2008, et si la culture d’entreprise a permis de résister à la tempête, elle est aussi en 2009 la source de la…
LES ENJEUX D’UNE ÉLECTION L’élection des 2 représentants des salariés au conseil d’administration, un technicien et un cadre, va se dérouler du 13 au 20 janvier, par vote électronique, sur Intranet ou Internet, au prix d’une procédure compliquée. Bien sûr, ce n’est pas la présence de 2 administrateurs salariés, contraints à la confidentialité par la loi et bien seuls, qui pèsera beaucoup sur les décisions de la Direction générale. Faut-il pour autant s’en désintéresser ? Notons d’abord que ce n’est pas le cas de la direction, qui a plusieurs fois tenté de se débarrasser de la présence d’administrateurs représentant directement les salariés et qui a réduit leur nombre. Elle a aussi tenté d’instaurer un scrutin censitaire qui aurait donné à chaque électeur un nombre de voix proportionnel au nombre d’actions détenues. Il y a aussi tous ceux qui aimeraient bien un strapontin, arguant qu’ils représenteraient bien mieux les « actionnaires salariés » que les candidats présentés par les organisations syndicales… comme si l’intérêt des salariés pouvait être dissocié de celui des porteurs de parts du Fonds E ! Et surtout, ce n’est pas en janvier 2009 que l’on peut se permettre de manquer une telle occasion d’envoyer un message clair à la direction. L’année 2008 aura eu un mérite, elle a permis aux salariés de la Société Générale de prendre conscience de leur poids déterminant dans le sort et l’avenir de leur entreprise. Au seuil de 2009, l’élection du 13 au 20 est un bon moyen de faire savoir à…
DE PIED FERME L’année 2009 s’ouvre donc sous de sombres auspices. Les prévisionnistes prévoient la crise, après n’avoir rien vu venir, bla-bla-bla… Principaux dossiers à la Société Générale : le « Plan d’efficacité opérationnelle » et la sous-traitance, et le rapprochement SGAM-Lyxor, qui interviendra après l’absorption de BAREP AM la cession de SGAM UK à fin décembre. En clair, après le carton d’origine Kerviel de 5 milliards, la mise a plus que doublé avec les subprimes, et il ne faudrait pas que l’addition soit présentée aux salariés, car la tentation est grande à la direction malgré ses dénégations. Le directeur général nous dit que nous devons rassurer les marchés car « nous serions fragilisés » et « nous aurions des problèmes si nous étions jugés moins performants »… Façon de voir qui n’est pas la nôtre, car justement, le jugement « des marchés » ne s’est pas avéré très fiable ces temps derniers, aussi bien avant la crise qu’après, en témoigne le cours de l’action de la maison en juin et aujourd’hui ! Et comme disait le petit Nicolas à Rio de Janeiro, on ne va pas demander à ceux qui en sont l’origine de nous dire comment sortir de la crise… La CGT considère que ce qui compte avant tout, c’est de préserver l’outil de travail et les emplois qui vont avec. Il n’est pas nécessaire de composer avec les critères de profitabilité des « investisseurs », des « experts », des « analystes » et tutti quanti… à…
DÉSACCORD POLITIQUE C’était au temps où il était encore possible de promettre « aux marchés » un juteux ROE de 19%. Le « plan d’efficacité opérationnel » leur avait été annoncé dans la précipitation, le milliard d’économies sur les coûts d’exploitation devant permettre le rétablissement de la profitabilité habituelle en moins de 3 ans ! La promesse est-elle toujours d’actualité ? Prudemment, la procédure budgétaire ne fixe pour la 1ère fois depuis longtemps aucun objectif de ROE en 2009. Mais il semble que la direction n’ait pas pour autant renoncé à presser le citron. En effet, le plan n’est pas au placard et sa substance essentielle consiste à transférer à la sous-traitance les activités, quitte à mettre gravement en cause la qualité du service. En la matière, les expériences désastreuses ne manquent pas, comme le transfert du courrier et de la gestion des immeubles centraux, où encore de la gestion des plans. Rien que pour ce dernier projet, il a été englouti 6 millions d’euros en pure perte, et on continue pour les 6 prochains. Le réseau n’est pas en reste avec Novadis et Orchestra, des projets qui transfèrent à la sous-traitance les dossiers de nos clients. Brillant résultat de ces transferts, les « cellules de contrôles » se multiplient pour tenter de maîtriser ces usines à gaz, où l’on rencontre fréquemment de la sous-traitance de sous-traitance. Le but final est toujours le même, on réduit les coûts en utilisant du personnel en contrats précaires et mal payés. Naturellement, il…
LA FORCE À VOS CÔTÉS Le résultat des élections prud’homales est venu bousculer quelques certitudes. D’abord, les très mauvaises conditions d’organisation du scrutin ont généré une participation encore en baisse, même le MEDEF les a dénoncées ! Deux exemples pour la Société Générale, à la Défense les électeurs du bloc Valmy, Pacific, Kupka et Espace 21 ne votaient pas tous dans les bureaux d’entreprise de l’Espace 21 ; au PSC de Saint Quentin en Yvelines, il fallait parcourir 600m dans le dédale de la ville nouvelle pour parvenir jusqu’aux urnes. On sait l’institution sur la sellette, son originalité est gênante. Comment mieux justifier de sa suppression qu’en brandissant « le désintérêt des salariés pour l’élection » ? Ajoutons que, si c’est difficile pour un salarié SG de quitter son poste pour aller voter, ça l’est au centuple dans une PME ! Rien ne permet vraiment de dire donc que les salariés se désintéressent des prud’hommes, mais c’est la raison qui motive la proposition de la CGT d’organiser l’élection dans les entreprises. Un autre enseignement porte sur la représentativité des organisations syndicales et leurs rapports avec les salariés. La CGT est la 1ère organisation avec 34%, en progrès de 1,6%. CFDT et FO reculent, tandis qu’aucune autre organisation ne dépasse le seuil des 10% dans cette élection, fixé comme la barre pour être considéré comme représentatif. Depuis le temps que les mauvais augures prédisent le déclin de la CGT, elles vont finir par mourir avant nous… Mais on peut ajouter que…
ÉGALITÉ PROFESSIONNELLE La négociation liée au renouvellement de l’accord sur l’Égalité professionnelle entre les Femmes et les Hommes, est arrivée à son terme le 21 novembre après 4 réunions. Les dispositions du précédent accord, signé en juin 2005 par 4 syndicats, CFDT, CFTC, CGT et FO, a permis la révision de situation 1632 femmes à leur retour de congé maternité, sur 2957 retours en 3 ans. Concernant la mesure phare de l’accord en faveur des femmes de plus de 45 ans, sur 6480 concernées, 3344 ont bénéficié d’une augmentation et 1013 ont été promues. Au total donc, le précédent accord a représenté un budget spécifique supérieur à 1 million d’€ sur ces mesures. Parallèlement, afin de respecter la loi sur la suppression des écarts salariaux, 536 femmes ont été augmentées cette année, pour un montant global de 740 000€. La direction a annoncé qu’elle allait consacrer un budget de 800 000€ l’an prochain à cet effet, mais sachant que cette suppression est imposée par la loi avant le 31/12/2010, suite à notre remarque, elle a spécifié que ce budget est un minimum, car il ne suffira probablement pas. Le projet de texte du nouvel accord reprend la plupart des dispositions de l’ancien et intègre quelques évolutions. Celles-ci sont la conséquence de l’évolution de la loi d’une part, et de la pression des signataires de l’accord précédent d’autre part sur 2 points essentiels : la gestion et le suivi des retours de congés maternité et les garanties en matière d’égalité salariale.…
LE RETOUR DES PARTAGEUX Très attendues dans un contexte général propice à démontrer la considération portée par la direction au personnel, les négociations salariales 2009 se sont achevées le 19, avec pour principale mesure le versement en janvier d’une prime de 25% d’une mensualité de base, assortie d’un plancher de 550€ et d’un plafond de 1350€. S’ajoutera une prime supplémentaire de 100€ dite de « dividende du travail » versée avec l’intéressement. Le « coût » global de la mesure représente 28,9 millions d’€. La CGT avait bien entendu exprimé sa préférence pour une augmentation du salaire de base, significative, assurant le maintien du pouvoir d’achat, durement entamé par l’inflation et l’accord salarial signé en 2008 par la CFTC. C’est pourquoi nous avons exigé qu’à tout le moins, une clause de « revoyure » prévoie qu’en 2010, la prime soit en tout ou partie intégrée. Après avoir démarré à 350, le plancher a progressivement augmenté, passant à 450, puis 500, et enfin 550 le 19, après que la CGT ait souligné qu’avec 500€, la prime ne maintiendrait le pouvoir d’achat que des salaires jusqu’à 20 000€. Ces augmentations successives du plancher, bien qu’accompagnées d’augmentation du pourcentage et du plafond, ont suscité de vives protestations du SNB qui a menacé de refuser sa signature si l’écart hiérarchique continuait de se réduire, accusant la direction « d’égalitarisme » dans les négociations salariales, sous-entendu à la demande des partageux que nous sommes… C’est pourtant bien le rôle principal de ces négociations, dès lors…
STRESS AU TRAVAIL Le 12 novembre s'est tenue une nouvelle réunion de "concertation sur le stress". D'entrée de jeu, le directeur des relations sociales, Philippe PERAIN, a voulu nous présenter "les choses concrètes depuis la dernière réunion du 28 mai". Mise en place et déploiement de l'observatoire du stress, sensibilisation et formation pour les différents salariés, axes de communications prévus à partir du 1er janvier. Mais au-delà des démarches initiées par la direction, c’est surtout sur l'environnement de travail que nous entendions bien obtenir des « choses concrètes »…d’autant plus que l'accord national et interprofessionnel signé par la CGT le 11 septembre 2008, précise les responsabilités de l'entreprise et rappelle l’objectif de réduction du stress. Certes, les engagements sur la politique commerciale obtenus dans le cadre de la refonte du commissionnement et la note de Fanny PERAUDIN sur les CRCm ont le mérite d’exister. Mais la note de la direction sur les CRCm ne suffira pas, d’autant plus qu’elle valide des points que nous avions déjà signalés comme étant justement générateurs de stress. Il faudra donc dépasser les réticences sur le sujet, pour répondre correctement à la situation de stress…avant que la soupape ne cède. Au-delà des CRCm, les problèmes organisationnels ne sont pour l’instant qu’abordés…Traitements des restructurations dans les services centraux, évaluations croisées, etc. "L'obligation de veiller à la santé physique et morale des salariés" rappelée dans l'accord interprofessionnel n'aura pas trouvé de traduction satisfaisante encore cette fois-ci ! En attendant, le directeur des relations sociales nous a fortement…
LES CDO, C’EST TERMINÉ Les 5 organisations représentatives ont été reçues par le Directeur général pour l'entendre faire le point de la situation. L'annonce des résultats a permis de "casser la spirale", ce qui était selon lui, l'objectif principal, dès lors que les faits démontrent que la banque est solide. Il a plusieurs fois fustigé les rumeurs qui n'avaient aucun fondement. « Je ne vois aucune position qui puisse générer une perte de 2, 3 ou 4 milliards », « Ce qui compte, c'est le comportement de notre clientèle. Le cours de l'action n'est pas un problème, les Etats sont là pour contrer les tentatives hostiles : je ne vois personne dans cet environnement pouvoir nous OPéer ! » a-t-il ajouté. Concernant la question spécifique de la Rosbank, il s'avère que « la Russie n'a pas de dette »... qu''il y a une myriade de 1200 banques dont le gouvernement ne laissera subsister qu'une cinquantaine dont la Rosbank. Le modèle français est d'autant plus solide qu'il n'a pas pratiqué l'excès de crédit, à la différence du modèle britannique, plus agressif et maintenant en situation plus délicate pour cause de surendettement. Un autre facteur d'importance joue en faveur du modèle français, le rôle plus strict joué par le régulateur, et la qualité des fonds propres, qui ne sont pas identiques d'un pays à l'autre. Au final, l'intervention de l'Etat pourrait n'être que limitée. Ainsi, sur les 40 milliards d'€ affectés, seuls 20 milliards pourraient être utilisés, sur les 10 premiers la…
POUR 100 STOCK’, T’AS PLUS RIEN « Et je voudrais dire que les stock-options récentes qui ont été distribuées à Daniel Bouton comme à beaucoup d'autres salariés, aujourd'hui ne valent plus rien avec la baisse des cours de bourse. » Interviewé sur RTL, « Fred » pensait peut-être à lui en faisant ce constat désabusé ! De là à poursuivre, « c'est un instrument qui est en ligne avec les performances de l'entreprise » pour justifier cette prise de position : « Il faut des dispositifs de rémunération responsables »… Faut pas pousser ! Ni lui, ni le gouvernement ne s’en tireront en proclamant que « les banques se sont engagées à appliquer les recommandations du MEDEF ». À la question du journaliste, « ça sera toujours comme ça ? », Fred n’a pas vraiment répondu, mais il est clair que lui et ses collègues auront du mal à faire accepter que « ça » continue ! La question n’est pas de justifier la distribution de millions d’euros par la transparence, la question est : est-ce qu’attribuer une rémunération de plusieurs millions d’euros est « un dispositif de rémunération responsable » ? Où est la responsabilité quand on nous expliquait que « la norme s’établit par comparaison – benchmarking – avec les autres dirigeants » ? Qui est la référence, Louis Gallois, dont on ne peut dire que sa responsabilité est petite, ou Richard Fuld, l’ex-patron de Lehman ? « Moi, j'ai la chance d'avoir un personnel formidable. » a…
2ème DÉMARQUE La négociation des salaires s’est donc réellement engagée le 20 octobre. Philippe PERAIN, directeur des relations sociales a présenté une mesure générale « malgré le contexte » sous la forme d’une prime de 15% d’une mensualité, avec un plancher de 350 euros et un plafond de 1.000 euros. Avec une enveloppe globale d’environ 15,5 millions, l’augmentation moyenne des salaires ne serait que de 1%. Or, il faudrait plus du double rien que pour maintenir le pouvoir d’achat sur l’année 2008 ! En effet, la perte est déjà de 2,3% !... C’est pourquoi, avant même de parler de la forme de la mesure envisagée par la direction (% du salaire ou uniforme), la CGT en a jugé le niveau largement insuffisant. Par contre, la masse du variable a augmenté de 15% l'an dernier et de 17% l'année précédente... en 10 ans elle a quasiment été multipliée par 4, pour atteindre 75,5 millions !... sans compter les quelques 240 millions de bonus distribués en France. On glisse vers une politique salariale basée sur le variable et la performance individuelle au détriment de la négociation collective et des mesures générales. Pour la CGT, le montant de l'enveloppe globale doit être revu significativement à la hausse. Une série de rencontres bilatérales avec la DRH, Anne MARION BOUCHACOURT, est prévue avant d’entamer la dernière réunion programmée le 19 novembre. Mais au final, le calcul est vite fait, il faut une mesure de 2,3% pour garantir le maintien du pouvoir d’achat de l’ensemble des…
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