KICK THE FLASH TRADING C’était en 2008, lors d’un de ces traditionnels « meetings » que l’orateur présenta au personnel d’OPER la nouveauté : les projets « CHI-X » (prononcez ki-x en helléniste éclairé) et « Turquoise ». Il s’agissait de la création, sous l’égide d’un pool bancaire, de concurrents des marchés « historiques » comme Euronext, dont la particularité réside dans la cotation en temps réel et la vitesse d’exécution des ordres, à la vitesse électronique de la microseconde ! Le projet avait suscité nos critiques, notamment au CE des centraux, tant il nous semblait aller à contre-courant d’un bon contrôle des risques au lendemain même de l’épisode Kerviel. Bien entendu, ces critiques avaient été balayées, avec l’habituelle morgue des « décideurs »… leur principal et habituel argument était : si on n’y est pas, les autres occuperont le terrain. C’est donc avec un petit goût de reviens-y que nous avons lu la nouvelle un peu plus d’un an plus tard : Turquoise est à vendre !!! La Tribune, bien aimable, reprend la version officielle, ce serait « pour trouver les moyens de son développement »… Nous y voyons plutôt un lien de cause à effet avec l’approche d’une décision dont la probabilité grandit : l’interdiction du « flash trading » par la SEC, l’équivalent américain de la COB. Le flash trading, c’est justement ce qui justifie la création de ces nouvelles plateformes, puisque la spécialité consiste à exploiter au mieux les variations de cours. Plus on accélère le…
INTERVIEW MANQUÉE On en parle encore, « le milliard des traders » a fait grand bruit et soulevé l’indignation des politiques etc… On notera que, finalement, le gouverneur de la Banque de France, chargé par la Ministre de s’en assurer, a déjà constaté que BNPP respecte les consignes du G20. Et pour cause, elles n’engagent à pas grand-chose. Gageons que Goldman Sachs, qui vient de rembourser l’État pour s’affranchir de sa tutelle, pourra se targuer aussi de les respecter. Depuis, la FSA, qui est l’autorité britannique, a publié son code de 8 principes, tout aussi inefficace, avec toujours le même prétexte : si on encadre vraiment, les (bons) traders vont partir à la concurrence… A croire que le trader est une espèce migratrice qui a ses quartiers en fonction de l’environnement ! T’as pas vu le vol des traders partir vers des cieux plus cléments ? On notera aussi que ce fameux milliard concernerait 17.000 personnes, sans qu’il soit précisé si cette provision inclut les charges, ni qu’elle est très inégalement répartie. Et nos faiseurs d’opinion de faire moyennes et comparaisons avec le SMIC pour condamner le scandale qui démontre que « rien ne change ». Mais qui a dit qu’il fallait « moraliser le capitalisme » et n’a rien fait en définitive ? Ce double langage, ainsi que le fait que les questions de fond posées par ce mode de rémunération n’étaient pas réglées, le représentant de la CGT interviewé l’avait dénoncé, il avait aussi répondu qu’il n’était pas…
LE PACTE OUBLIÉ La publication des résultats du 1er semestre du groupe est l’occasion pour la CGT de la Société Générale de commenter une première fois l’évolution de la stratégie de la direction générale sous l’impulsion du nouveau Président, Frédéric Oudéa… Bien que ce dernier ait affirmé sa volonté de poursuivre dans la voie tracée par son prédécesseur pour préserver l’indépendance de la banque, les motifs d’inquiétudes se multiplient quant à l’avenir du « pacte social » qui en était le pivot, et tous les secteurs du groupe sont touchés. Il y a SGAM en premier lieu, assumée comme une décision personnelle par Frédéric Oudéa lui-même, une décision économiquement contestable de se séparer d’un de nos métiers confié au Crédit Agricole qui en détiendra 75%, autant dire qu’il y fera la loi. Du côté SGCIB, ce n’est guère plus rassurant, tant le projet « Évolution » est surtout vécu comme la prise de pouvoir de GEDS sur FICC, entendons le nouveau patron de l’ensemble, sans que personne n’observe qu’il s’agisse vraiment de tirer les leçons de la crise, aussi bien sur le plan de la gestion (qu’en est-il de la gestion pour compte propre ?) que sur celui du contrôle, où les moyens d’OPER GEDS et FICC sont « regroupés » et « automatisés »… Les faits contredisent les propos tenus par Frédéric Oudéa devant les délégués syndicaux et nous avons maintenant du mal à croire qu’il s’agisse d’un retard à l’allumage. La banque de détail ne va pas mieux…
MÂLE ÉVOLUTION Il faut vraiment avoir l'esprit mal tourné pour faire ce métier. D'aucuns se sont amusés à faire un petit décompte, lors de l'annonce de la mise en place du projet Evolution à SGCIB. Sur 50 personnes citées lors de l'annonce officielle des prises de responsabilités, personnes dont on peut légitimement penser qu'elles sont les principaux acteurs de l'évolution en question, il y a ... 5 femmes. Bref, quand on veut parler business, c'est comme dans les films de Lautner, c'est Messieurs les Hommes qui causent. Ce qui augure puissamment d'une extrême sensibilité du management à une question de plus en plus insupportable dans les rangs, l'incidence de la maternité sur le déroulement de la carrière ou sur la rémunération. Evidemment, question égalité professionnelle, il serait impertinent d'aller penser que ça fait un peu tâche et que SGCIB ternit le label dont la SG est si fière dans sa com. ON L'A DÉJÀ VU Parallèle fait entre la note d'orientation pour le budget 2010, présentée au CCE début Juillet, et la promesse du PDG à l'AG du 19 Mai de revenir au plus vite à un ROE de 15 %, d'inquiétantes "réflexions" sont en cours sur la Banque de Détail en France. Resucée du fameux "plan Flichy" de 93 et de ses Sogétypes, la segmentation de la clientèle refait surface, avec automatisation de la relation client et logiciels adaptés de traitement du DAR (les écritures qui ne "passent" pas). On imagine bien que le conseiller clientèle chargé de faire…
C’EST LE CHANTIER ! La deuxième réunion du chantier sur les rémunérations s'est donc déroulée lundi 6 juillet… La direction représentée par Jean François Climent, le directeur des relations sociales, nous a déclaré en préalable pouvoir travailler lors de cette réunion sur " 3 points sensibles " que nous avions mis en avant précédemment : les rémunérations les plus basses, les pertes du pouvoir d'achat constatées et la rémunération variable... COUP DE POUCE ATTENDU …Manifestement, la direction avait déjà bien préparé sa proposition d'évolution des grilles de salaires minimas SG. En acceptant d'aligner les minimas salariaux (définis par accord) sur les "salaires minimas réels constatés dans les niveaux", la direction reconnaissait le décalage qu'elle avait elle même contribué à creuser d'année en année, pour en arriver à la situation ubuesque où "les salaires minimas à la SG ne touchent plus que quelques contrats de qualifications". La direction envisageait d'aligner chaque minima sur les plus bas salaires réels de chaque niveau. Cet alignement aurait alors eu un impact sur 400 salariés (350 TMB et 50 cadres), soit 1% des salariés. Avant même qu'elle ne transmette cette proposition, nous avons exposé notre propre projet de grille actualisée (dispo sur l’intranet CGT). Contrairement à celui de la direction (basé sur le salaire le plus bas constaté par niveau), notre projet de grille fixe un plancher par niveau aux salaires des 10% les moins payés. De plus, notre proposition étend la grille des salaires minimas que la direction avait acceptée en juillet 2000 à…
SOLEIL VERT C’est une curieuse perversion de la pensée humaine… Ainsi donc, il y aurait une durée « normale » pour la retraite, une dizaine d’années, durée à laquelle il faut revenir, seul moyen de rééquilibrer notre protection sociale. Formulé différemment, on pourrait dire que tout retraité n’étant pas mort dix ans (en moyenne) après son départ de la vie active est anormalement en survie ! Du même point de vue perverti, on pourrait préconiser de rétablir encore plus économiquement cette durée normale en abrégeant après 10 ans la retraite par un traitement radical. Le retraité coûterait moins, car moins vieux, et cela permettrait de ne pas toucher à l’âge légal de la retraite. Autre avantage, la mesure serait juste socialement, car les ouvriers auraient ainsi une durée de retraite presque équivalente à celle des cadres supérieurs. ÇA COMMENCE BIEN… Annoncée fièrement pendant la concertation sur le stress, la direction du réseau a bien commencé sa campagne de 9 mails sur « le bon usage de la messagerie ». S’il s’agissait d’apprendre les bonnes manières, c’est raté. Sous le titre : « Dans 24h, ce sont eux qui fixent les règles », une brochette d’animaux de la jungle, en guise de signature, semble suggérer aux destinataires leur condition originelle. Un vrai coup de Com… ! DES CLOPINETTES POUR LE STRESS « On ne repart pas de rien, même si je n'ai pas tout l'historique" prévenait le nouveau directeur des relations sociales, Jean François Climent en ouvrant le 30 juin, la…
LE RETOUR DE LA PANTHÈRE Passée un peu inaperçue, la nomination d’un vice-président « non exécutif » revient sur la scène du fait de l’assemblée d’actionnaires convoquée le 6 juillet. Anthony Wyand, dont la ressemblance avec l’inspecteur Clouzot est frappante, est encore administrateur de sociétés, au pluriel et avec les jetons, aura 67 ans en 2010, un signal subliminal sûrement. Afin de rétribuer sa nouvelle fonction, il est donc proposé à l’assemblée de voter une résolution augmentant les jetons de présence à 1,03 million d’euros, soit 250.000€ de plus pour verser à l’inspecteur Clouzot une modeste indemnisation – en sus de sa retraite d’ancien patron d’Aviva et autres subsides, of course ! La chose a suscité suffisamment d’indignation pour que de nombreux salariés nous confient leurs pouvoirs pour voter contre. COMME DES PIONS C’est au hasard d’un ordre du jour de CHSCT que le projet de transfert du CRCM de Nanterre dans un autre immeuble à… Montreuil a été découvert. Le motif est de faire des économies naturellement, peu importe que le personnel soit situé ou non à l’ouest et que ce déménagement puisse entraîner un allongement des temps de transports démesurés sur une ligne de RER A, au bord de l’asphyxie quotidienne ! Interrogée, la DRH a découvert le projet en même temps que nous… À ce compte-là, on pourrait faire encore plus d’économies en installant le CRCM dans le camping du Bois de Boulogne, au moins, il resterait à l’Ouest ! 3 PETITS TOURS… … et puis s’en…
CHANTIER EN COURS On se doutait que le chantier sur les rémunérations prendrait du temps, mais à ce point là ! L’unique décision prise lors de la première réunion du 17 juin fut de fixer un calendrier qui commence le 6 juillet, pour ne reprendre que le 3 septembre, puis le 23, et enfin le 8 octobre. C’est trop long, et trop court au vu de la durée des réunions, une demi-journée, pour reconstruire un système de rémunérations mal en point. Il s’agit pourtant de l’un des 2 engagements majeurs obtenus dans la foulée de l’AG des actionnaires avec l’engagement sur l’emploi en 2009. Cela ne nous empêchera pas de présenter des propositions, tant sur la fixation de règles pour le salaire fixe que sur le variable qu’il faut absolument encadrer. L’ouverture de ce chantier a obligé la direction à pousser ses études statistiques, qui font clairement ressortir la volonté politique d’augmenter la part du variable dans les rémunérations ces 10 dernières années. Ainsi, un seuil critique a été atteint, l’individualisation des augmentations sur le fixe, conjuguée à l’augmentation du poids du variable ont laissé 11% de salariés sur le bord de la route, majoritairement des techniciens dans le réseau, dont le pouvoir d’achat a baissé. La CGT a averti le nouveau Directeur des relations sociales, l’importance prise par le variable pose un problème de respect des obligations fixées par la loi pour la fixation du salaire d’une part, et un problème dû à son exclusion des garanties sociales. Jean…
« RÉFLEXIONS INQUIÉTANTES » La réunion de la commission de suivi 4D avait été principalement exigée par la CGT, approuvée par la CFDT, et son ordre du jour essentiel portait sur la stratégie de la direction du réseau France pour 2009. Logiquement, après l'assemblée générale des actionnaires, qui avait été l'occasion d'obtenir de la Direction Générale un engagement sur l'emploi pour 2009, et l'ouverture attendue d'un chantier sur les rémunérations le 17 juin, la politique du réseau, qui reste la principale source de stabilité des résultats du groupe, restait l'autre grande question à débattre. La commission a commencé par l'exposé de Jean François Sammarcelli : « le réseau souffre depuis 18 mois ! »... Selon le directeur du réseau, les résultats sont globalement bons, y compris sur les objectifs. Une situation qui n'est donc « pas alarmante », mais qui, du fait du contexte économique, entraînera mécaniquement une baisse du PNB, avant qu'une amélioration intervienne. L'impact principal du contexte économique porte sur « l'explosion du coût du risque » dû à « une crise économique extrêmement forte », risque sur les crédits aux PME, qui a coûté 250 millions au 1er trimestre et pèsera en négatif sur les résultats pour environ 1 milliard en 2009. En conclusion sur ce chapitre, JF Sammarcelli a précisé que la rentabilité du réseau allait baisser "assez fortement" cette année, mais que cela ne doit pas conduire à modifier notre stratégie. Parlons-en de cette stratégie... Sammarcelli a poursuivi son exposé sur ce point et fait…
TRAHI PAR LES SIENS « Si nous trouvions des partenaires prêts à nous rejoindre, nous regarderions certainement un tel projet. Mais la gestion d'actifs, au même titre que la banque de détail ou la BFI, est une activité centrale pour notre groupe et tout ce qui est central, il est important d'en garder le contrôle », a expliqué Baudouin Prot, Directeur Général de BNP Paribas. Cet extrait des Échos revêt une certaine saveur quelques jours après que Frédéric Oudéa nous ait expliqué que la décision de vendre SGAM à CAAM, et donc perdre le contrôle de notre gestion d’actifs, était sa décision. Où l’on constate que l’omniscience varie selon le patron… J’Y CROIS PAS On a donc bien compris qu’en septembre, SGAM-Ai allait rejoindre LYXOR, et que la consultation du CE porterait sur un Plan de Sauvegarde de l’Emploi, avec départs volontaires mais sans licenciements, motivé par un nombre de suppressions d’emplois non encore déterminé, puisque soumis à l’avis du CE… sachant que LYXOR occupe environ 300 salariés et SGAM AI 250 salariés, combien en restera-t-il ? La réponse se trouverait-elle déjà dans la Bourse des emplois ? Sous nos yeux écarquillés ne peut-on y lire cette annonce de recrutement d’un DRH pour… LYXOR ! L’annonce précise « votre mission sera la gestion RH d’une filiale autonome résultant d’une fusion de 500 salariés dont 400 en France ». Inutile de préciser que la nouvelle a fait le tour chez SGAM, où l’on apprécie beaucoup l’idée que le poste d’Exécuteur des…
CHANTIER SALAIRES Le « chantier » sur les rémunérations va donc s’ouvrir en juin comme il était convenu. On se souvient que c’est l’engagement qui avait été demandé à Frédéric Oudéa, un engagement qu’il a confirmé à l’assemblée des actionnaires dans ses réponses aux questions posées par le CCUES au nom des salariés. La première réunion est fixée au 17 juin, et une seconde est prévue fin juin. Ce rythme de sénateur nous interroge sur la capacité de la DRH à bien avoir compris l’ampleur du problème et les moyens qu’il va falloir consacrer pour lui trouver des solutions. L’essentiel du mécontentement provient en effet du sentiment d’opacité ressenti dans les décisions d’augmentations individuelles aussi bien que dans l’attribution du variable ou du bonus. Cette opacité génère des écarts injustes et injustifiés qui deviennent plus importants au fil des années. On est loin du respect de la loi qui oblige les employeurs à permettre au salarié de comprendre les éléments objectifs qui servent à fixer sa rémunération, aussi bien fixe que variable. La CGT a souligné l’accroissement de ces écarts depuis la mise en place de la nouvelle classification en janvier 2000, dans chaque négociation salariale annuelle… mais si des mesures correctrices ont été prises dans quelques accords salariaux, l’absence de règles a permis aux dérives de se poursuivre. Et les écarts injustifiés sur le fixe ne sont rien en comparaison des écarts sur le variable ou les bonus ! Sur cette partie de la rémunération, on a d’ailleurs atteint…
LES JEUX SONT FAITS L’assemblée des actionnaires était prévue « houleuse », elle fut plutôt d’un calme olympien ! À peine quelques hou lorsque Frédéric Oudéa prononça le nom honni de son prédécesseur… Nous avons donc désormais un P et un DG, soit 2 pour le prix d’un, sans coup férir. À propos de prix, on retiendra l’incroyable plaidoyer de Jean Martin Foltz, dont on sentit l’effroi devant l’outrecuidance des manants, qui osaient trouver les grasses rentes et pensions attribuées par le conseil par trop dispendieuses. Comme au temps de l’ancien régime, Jean Martin apparut un peu décalé avec un inimitable parlé ampoulé pour répondre à un actionnaire suggérant d’aligner l’indemnité de départ de Frédéric Oudéa, environ 2 millions, sur celle de son épouse travaillant à la SocGen, fixée réglementairement à 6 mois de base. D’ailleurs, ne sont-ils pas jusqu’à 2500 à se goinfrer ?... ce qui, assurément, rend la chose moins condamnable selon Jean Martin ! La question des rémunérations des dirigeants et des retraites dorées fut donc expédiée en deux coups de cuillère à pot. Bien sûr, notre nouveau PDG a confirmé les engagements pris devant les organisations syndicales sur l’emploi et l’ouverture du « chantier » sur les rémunérations en juin. À propos du partage des richesses en 3 tiers, nous avons entendu une inquiétante réponse attribuée au conseil d’administration, dans laquelle on a reconnu un argument de Frédéric Oudéa : « vous coûtez bien assez cher comme cela en temps de crise » motivé par un…
AG DU 19 Elle arrive à grands pas l’AG des actionnaires du 19 Mai … et « la tension est palpable », comme on dit à M6. On peut d’ailleurs en mesurer un des effets récents, les engagements pris par Frédéric OUDEA et Anne MARION BOUCHACOURT, en levant d’une part les inquiétudes sur l’emploi qui planaient sur 2009 et en ouvrant dès juin, le « grand chantier » sur les rémunérations à la SG. En attendant, les organisations syndicales se sont réunies le 14 mai pour s’assurer que les préoccupations du personnel seront bien entendues dans l’assemblée générale des actionnaires. Les résolutions présentées par les 5 syndicats et soutenues par les milliers de signatures recueillies sur la pétition ont été remaniées sous forme de questions remises au PDG pour qu’il y réponde lors de l’AG. NOUVELLES DU FRONT Pour la deuxième fois depuis sa récente nomination, Frédéric OUDEA est venu rencontrer les élus du CCE , cette fois-ci à l’occasion de la publication des comptes SG. Réunis en séance plénière cette semaine, les élus ne lui ont pas épargné le constat de résultats SG 2008 équilibrés par la banque de détail, tout en prévoyant un impact négatif en terme d’emplois dans le réseau, avec la mise en place de projet comme Orchestra et Novadis. La séance aura été aussi l’occasion pour l’expert du CCE mandaté par la CFDT, CFTC, FO et SNB, de présenter ses préconisations suite à l’affaire Kerviel… Nous avions émis des préconisations en Avril 2008, et c’était…
C’EST OUF ! Le feuilleton s’est donc terminé, provisoirement, par la désignation de Frédéric Oudéa à la responsabilité de Président en remplacement de Daniel Bouton. Il conserve ses fonctions de Directeur Général. Cette désignation est comprise à l’extérieur comme celle de « la continuité »… une interprétation que nous partageons, et qui écarte donc, pour le moment, les pires scenarii de mécano bancaire. Une de ses premières actions dans son nouveau rôle a été de rencontrer les représentants du personnel. L’après-midi même, il confirmait devant les élus du CCUES l’essentiel de ses choix stratégiques et la poursuite des projets engagés… tout en souhaitant que « nous soyons unis, solidaires, pour rester maîtres de notre destin ». Le lendemain matin, il recevait les représentants syndicaux nationaux pour commenter l’annonce des résultats du 1er trimestre. Grevé par de nouvelles dépréciations, le résultat est négatif de 278 millions d’euros, mais Frédéric Oudéa a souligné que le PNB du groupe est en progression de 16%, ce qui confirme sa solidité et sa capacité à résister à la période difficile qui devrait se prolonger jusqu’au dernier trimestre 2009. Il a fait part de sa détermination à contre-attaquer pour restaurer l’image de marque de la banque… tout en insistant sur le fait que sa dégradation se limite à l’opinion publique en France et sur un solde positif de 13000 comptes enregistré au 1er trimestre. La CGT lui a rappelé ses propos de la veille devant les élus. Il convient de restaurer l’image de marque, et pour…
DE CHARYBDE EN SYLLA ? La démission de Daniel Bouton est donc censée apporter de la « sérénité » pour la Société Générale et son personnel. Si c’était le cas, ce serait très bien, mais ce n’est pas vraiment ce qui se profile. Assaillis par la presse, les représentants syndicaux ont été priés de manifester bruyamment leur satisfaction, comme si ce départ allait tout régler d’un coup de baguette magique. Dès l’aube de l’annonce, la CGT au contraire s’inquiétait de la période d’incertitude qui s’ouvre, quoi qu’en dise le communiqué lénifiant du Directeur Général. Si l’on s’en tient à son message donc, il va « poursuivre à tirer les enseignements de la crise » avec le nouveau président… sauf à parler de lui à la 3ème personne, ce ne peut qu’être un membre actuel du conseil pour être désigné le 6 mai. Notre sort dépendrait donc d’une décision du Conseil d’administration, juste avant que Frédéric Oudéa reçoive les syndicats à 17h. Ce conseil aurait déjà des favoris, et quels favoris ! D’abord le retraité de Peugeot Citroën, Jean Martin Folz, jusqu’à présent celui qui préside le comité des rémunérations du conseil, et qui décida de l’attribution des stock-options auxquelles Daniel Bouton renonça finalement. Folz, par ailleurs Président du club très fermé des très grandes entreprises privées, récidivait quelques jours plus tard dans les Échos sur une pleine page, justifiant autant ses rémunérations astronomiques que celles de ses petits camarades. Logique, ce lobby est parmi les plus acharnés opposants à une…
TOUS À L’ AG DU 19 MAI ! Il y en a qui vont être contents en retrouvant l’ambiance des « AG » d’antan, quand on votait la reconduction de la grève illimitée dans l’enthousiasme… sauf que cette fois-ci, ce n’est pas la grève qui sera votée, mais 5 résolutions proposées par les organisations syndicales. L’enthousiasme sera bien là néanmoins, comme le font présager les premiers échos de la pétition syndicale pour soutenir ces résolutions. Il faut dire qu’elles correspondent à un sentiment de malaise profond du personnel, qui ne supporte plus le discours de rigueur d’une direction qui ne se l’applique pas à elle-même. Les résolutions prévoient l’engagement du maintien de l’emploi, la fin des régimes privilégiés de retraite, l’indexation de la rémunération des dirigeants sur la masse salariale, le partage de la richesse créée selon la règle des 3 tiers, et un objectif raisonnable de ROE lié à l’environnement économique. Quoi de plus normal et juste ? L’inquiétude de la direction suscitée par l’initiative syndicale, que nous avons constatée, est aussi un bon indicateur. La chose est prise au sérieux en vue d’une assemblée où la fronde attendue des actionnaires, que l’on gère en vrais communicants, est bien moins gérable si le personnel s’en mêle. Frédéric Oudéa ayant raté son road show du 7 avril devant les délégués syndicaux, il revient à la DRH, Anne Marion Bouchacourt, d’être plus convaincante devant le CCUES qui va se réunir le 27 pour voter les 5 résolutions… et ce ne sera…
BONNES RÉSOLUTIONS Après avoir rencontré le Directeur général, les organisations syndicales se sont rencontrées pour confronter leur analyse et élaborer une réaction commune. Constatant son refus de décider les gestes forts que le personnel attendait en matière de rémunération et d’emploi, il a été décidé une action commune en vue de l’assemblée générale des actionnaires du 19 mai. L’initiative est inédite, et ne s’était pas produite l’année dernière… ce qui devrait faire réfléchir Frédéric Oudéa dont le bateau tangue dangereusement. Après une réunion des « Ambassadors » dont on raconte qu’elle ne fut guère glorieuse pour la Direction générale dans une presse, certes malveillante, mais bien informée, notre capitaine n’a pas non plus convaincu les délégués syndicaux de sa sincérité à défendre « le pacte social ». Pense-t-il que ses meilleurs soutiens se recrutent sur « les marchés » ou au conseil d’administration ? Croit-il qu’il lui suffit d’ordonner et qu’il est seul maître à bord ? Graves erreurs, ce qui fait la solidité de « la Générale », c’est son personnel, et il n’est pas content justement ! Ce sera donc une première, les 5 syndicats vont faire voter par le CCUES un ensemble de résolutions à soumettre à l’assemblée concurrentes de celles du conseil. Le personnel va être invité à soutenir ces résolutions en les signant symboliquement sur une pétition. Évidemment, ces résolutions seront très différentes de celles proposées par le conseil d’administration, puisqu’elles porteront sur la limitation de la rémunération des dirigeants et la fin de leur…
MEURTRES ET CIE Fréderic Oudéa a reçu les représentants nationaux le 7 avril pour un entretien de 2 heures, le plus long depuis son arrivée à la DG. Bien que tardif, l’entretien aurait dû se tenir au début de l’année, le DG avait manifestement besoin de s’expliquer sur sa stratégie afin d’éviter d’ouvrir « un front » supplémentaire avec le personnel, même s’il a souligné que l’agitation médiatique de ces derniers temps restait très française. Sa vision de la situation économique est sombre. La situation est donc source d’incertitude pour les banques dans les 3 prochaines années, car le système est convalescent, et « il peut y avoir encore des mauvaises nouvelles ». Dans un tel contexte, un ensemble des métiers de la Société Générale souffrent. Sa stratégie est de saisir « l’opportunité formidable » des 3 prochaines années, car selon lui, la Société Générale est l’une des rares banques à avoir conservé sa crédibilité, et de citer l’exemple d’une grande entreprise nouvellement cliente. La CGT a opposé la volonté du conseil d’administration de viser au plus vite un ROE de 15% dans un environnement où le PIB recule, en soulignant que nous lui demandions de choisir entre les exigences de rentabilité du conseil, et le respect du « pacte social ». Il a ajouté qu’en toute hypothèse, les marchés n’en attendaient pas moins et que ce serait nous fragiliser que de ne pas leur en promettre autant : c ‘est selon lui « un objectif réalisable » ! Malgré…
AU BAL DES FAUX DERCHES Comme un flot continu depuis le début 2008, la sollicitude de la classe politique et de la presse ne se dément pas pour jeter l’opprobre sur la Société Générale. Dans ce bal des faux derches, chacun y va de son pas de danse comme si la vertu outragée était un bien commun. Parmi les danseurs, l’ex-ministre du travail Xavier Bertrand a oublié qu’il aurait pu mettre depuis longtemps fin aux excès des rémunérations et des retraites dorées qu’il connaissait depuis longtemps, mais il n’en a rien fait. Le problème est que le personnel commence sérieusement à en subir les conséquences au quotidien comme en témoignent les nombreuses réactions qui nous parviennent. Déjà, un premier communiqué intersyndical a critiqué l’attribution de stock-options aux 4 directeurs généraux par le conseil d’administration, une « erreur de communication » car la même attribution sur les mêmes critères n’avait provoqué aucune indignation en 2008 a souligné Frédéric Oudéa… sauf que sur le fond, derrière le montant, il y a les conditions d’attribution qui traduisent la pression du conseil d’administration, entraîné par Jean Martin Foltz, ex-PDG de PSA, Président du comité des rémunérations au conseil, qui exige de presser encore plus le citron pour restaurer le ROE au plus vite. Ne dit-on pas que le milliard du plan d’efficacité devrait être augmenté de 600 millions ? Au conseil aussi il y a des danseurs, qui nous coûtent fort cher et qui en redemandent. Sont-ils décidément incorrigibles ces banquiers incapables de tirer…
SANS APPEL … 68% des salariés de SGAM qui se sont exprimés, l’ont fait « contre la signature » du projet d’accord…Et pourtant, au même moment, CFDT, CFTC, SNB et FO signaient le texte en catimini dans le bureau du directeur des relations sociales. A SGAM, la démarche avait été demandée et validée par les salariés eux mêmes, réunis lors de plusieurs assemblées… Leurs représentants syndicaux, après avoir bâti les principales revendications, examiné les propositions et projets de la direction, en concertation étroite avec les salariés concernés, devaient laisser le choix final aux salariés lors d’une consultation formelle. Au final, la CGT était bien seule pour organiser la consultation des salariés … et surtout tenir compte de leur avis ! LE GAP Il faut dire que la dernière phase des négociations avait finalement buté le 23 mars sur la méthode de calcul et le montant de l’indemnité qui sera versée pour les candidats au départ volontaire. Rappelons tout d’abord que la CGT s’est attachée à obtenir les garanties que les salariés avaient approuvées au cours des assemblées. Ainsi, le texte prévoit que chaque salarié de SGAM pourra bénéficier d’un premier entretien exploratoire et que le reclassement, lorsqu’il sera demandé, se fera dans les meilleures conditions : sans perte de salaire et avec un recours possible auprès de la commission de suivi. Le «droit au retour» sans condition est acté pour une durée de 18 mois après le transfert effectif à CAAM, une garantie sans équivalent dans la profession, à propos…
Page 71 sur 97