4 - Infos hebdo (1097)
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RETOUR VERS LE FUTUR
L'annonce, ex-abrupto, lundi 1er de l'OPE Société Générale sur Paribas a déclenché une rafale de déclarations et de rumeurs si l'on s'en tient aux déclarations du Président ce jour-là auprès des représentants syndicaux, "tout reste à construire". La CGT, dans un communiqué, a pris acte des déclarations de "bonnes" intentions tout en considérant que l'emploi devait être considéré comme une condition de réussite du projet. En dehors des objectifs financiers affichés, 15% du ROE, 15% de progression du dividende pendant 3 ans, propres à satisfaire "les marchés"... l'ampleur de l'opération suscite de bien légitimes inquiétudes que la direction semble avoir menée d'avance. Pour une fois, les syndicats ont été rapidement informés et la direction a fait part de sa volonté de traiter les problèmes "en amont" au travers de la création d'une structure de concertation avec les syndicats. Une première date de réunion entre les directions de la Générale et de Paribas et les syndicats des 2 groupes a été fixée au 19 février. Sachant que l'OPE devra se terminer le 16 mars, cette structure de concertation pourrait bien avoir un calendrier très chargé. D'ici là, le Comité Central d'Entreprise sera réuni le 9 février et le Comité d'Entreprise Européen le 17.
QU'EST-CE QU'ON A FAIT DES TUYAUX ?
Hâtons-nous lentement, c'est la conclusion de la réunion du 4 qui devait fixer le calendrier des négociations 99 entre la direction et les syndicats. C'est le cas en particulier de la négociation sur les 35 heures, sous le coup du droit d'opposition des 4 fédérations. La renégociation des accords d'entreprise est également repoussée à la fin d'année du fait de la forte dépendance des accords par rapport à la convention collective. A part le dispositif ARPE de départs anticipés qui devrait être renouvelé avant la fin février, la seule négociation en vue à fin février devrait avoir pour sujet le calendrier TARGET. Sur ce sujet, une réunion se tiendra à l'AFB le 22 février, mais les fédérations ont déjà fait savoir qu'elles ne négocieraient TARGET que si les négociations convention collective avançaient réellement. Tout dépendra donc du prochain rendez-vous sur la convention à l'AFB le 18 où le système salarial et la classification sont à l'ordre du jour.
PRE-TABLEAU 99
Vestige d'un passé que l'AFB voudrait mettre au rancard, le pré-tableau d'avancement a été communiqué aux organisations syndicales. Cette communication permet à tous de vérifier son inscription, ou la demande par l'intermédiaire des délégués ou du syndicat directement. La date limite pour formuler sa demande est fixée au 16 février.
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DR JEKKIL et MR HYDE
La CGT a reçu un courrier électronique par internet, peu importe son origine, un courrier d'insultes à l'encontre des chômeurs et assimilés baptisés "guignols, fainéants et rien à foutre" réclamant "une augmentation des rentes viagères appelées communément minima sociaux"... sic ! Suivent des considérations sur les français qui sont des assistés et qui attendent de l'Etat qu'il se demerde pour sauver des nullards qui ne savent rien faire de bien. Aux yeux du quidam, qui se classe bien sûr dans la catégorie des travailleurs, l'augmentation du SMIC et autres conneries ne peut que pousser les trous du cul à ne pas aller chercher du boulot ! Vulgaire direz-vous... certes ! mais que dire de ce passage du discours du président de l'AFB, Michel Freyche, au dîner annuel ? Entre 2 plats distingués et avant de savourer un cigare forcément cubain, le pensionné du 18 rue Lafayette appelle de ses voeux un changement de comportements et de mentalités, déplorant les prélèvements sociaux et fiscaux dans notre "cher vieux pays"... Pointant du doigt les "toujours plus", qu'il a débusqué parmi "les allocataires" et même parmi "certains" dans notre profession.Le vieillard, âge et idées confondues, leur oppose "ceux qui ont beaucoup et bien travaillé", et qui par conséquent ont réussi... car, c'est la nature qui le veut, "celui qui gagne de l'argent ne doit plus être systématiquement l'objet de suspicion ou de réprobation". Le sociologue Pierre Bourdieu qualifie cette théorie de "théodicée de leurs privilèges", justification intellectuelle de la fracture sociale : 1 milliard pour plusieurs millions de chômeurs, 2 milliards et demi de plus values pour un petit millier de banquiers bénéficiaires de stock-options, ceux-là n'ont rien à voir avec les trous du cul précités ! Mais, hormis le choix des mots, le discours du grossier et celui du président des banquiers n'ont-ils pas le même fumet nauséabond ?
LA VIE EN ROSE
Il aura fallu 3 heures pour que De Massy enterre avec regrets ses groupes de travail à la commission paritaire du 26... Au bout d'un an, on est toujours au degré zéro de la négociation sur la convention collective et l'AFB campe sur ses positions de départ. Prudemment, le SNB a refusé de cautionner les "relevés de conclusions" établis par l'AFB qui sont à la négociation ce qu'est à la vérité le résumé qu'en fait la feuille "Demain la Banque"... une feuille que l'AFB aurait mieux fait de baptiser la vie en rose. Reste donc à négocier pour de vrai, les fédérations ont prévenu qu'elle en avaient assez de voir l'AFB tourner autour du pot : 4 réunions paritaires ont été fixées sur les sujets "sensibles" et une sur Target, l'Euro et l'an 2000 à la demande des banquiers... mais ce sera donnant-donnant ! Première réunion le 18 février.
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FEUILLETON
Les lettres des non-signataires sont parvenues à l'AFB et au SNB pour leur signifier l'opposition à l'accord de branche. L'AFB a déjà laissé filtrer qu'elle allait de son propre chef considérer cette opposition mal fondée ce qui obligera les 4 fédérations à saisir elles-mêmes le tribunal. L'AFB espère peut-être jouer la montre en tentant d'obtenir avant l'aboutissement de la procédure des accords d'entreprise... des fois que certains syndicats d'entreprises soient plus compréhensifs que leurs fédérations. C'est ce qui s'appelle s'enfoncer dans sa logique d'accord minoritaire; perdant ainsi un temps qui aurait pu être mis à profit pour négocier des accords sur une autre logique. A la Générale, la direction prudente a pris contact avec les syndicats pour fixer le calendrier de négociation : la réunion doit se tenir le 4 février. Serait-ce un signe de sagesse ? Notons qu'avant de fixer le calendrier, il faudra savoir ce qui est à négocier... si c'est seulement l'application de l'accord de branche, ça risque d'être vite fait !
PRE-RETRAITES
Improprement appelée pré-retraite, le système ARPE de l'UNEDIC a été reconduit pour 99, les dispositions permettent de partir avant 60 ans sous certaines conditions d'âge et d'ancienneté. Une réunion est prévue le 11 février avec la direction de la Société Générale pour renouveler l'accord d'entreprise.
GRANDES MANOEUVRES
Successivement, les alertes se sont à nouveau manifestées quant à l'avenir du secteur bancaire. Faillite d'une société d'investissement en Chine, remous sur la monnaie brésilienne, dans les 2 cas la Société Générale est fortement engagée, et rumeurs de rapprochement BNP-Générale après la fusion de 2 grandes banques espagnoles... on remarquera que tout se déroule en dehors des salariés qui n'auront plus qu'à subir les conséquences. Après la récente crise des marchés qui avait fait chuter le titre Société Générale, la Direction Générale a échappé de peu à un droit d'alerte voté par le CCE. BOUTON avait pour cela planché devant les élus pour donner les informations nécessaires. La direction avait à cette occasion juré qu'elle prendrait désormais les devants. Espérons que nous n'apprendrons pas dans la presse que les comptes sont plombés par la Chine et le Brésil ou que des contacts se tiennent pour un rapprochement avec la BNP ou le Lyonnais...
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VICTOIRE A LA PYRRHUS
En signant son accord de branche le 4 janvier, l'AFB a peut-être cru remporter une victoire, mais c'est une victoire à la Pyrrhus. Que pourra-t-elle en faire, de son accord ? Son application réelle ne doit intervenir que le 1er janvier 2000, alors que la seconde loi aura été votée et entrera en application. Espère-t-elle ainsi faire pression sur le gouvernement pour que cette loi s'inspire de ce genre d'accord ? Le ministre a déjà dit que les accords d'entreprise seraient primordiaux... mais surtout on voit mal une deuxième loi marquée davantage par ceux qui l'ont combattu ! Quant aux négociations d'entreprise qui doivent s'ouvrir, l'accord ne règle rien. Soit les directions négocieront avec la totalité des syndicats, celles-là devront s'écarter sensiblement de l'accord de branche, soit elles utiliseront la méthode AFB, et elles obtiendront le même résultat : un signataire unique. La bataille se poursuit donc. Les fédérations non signataires, qui représentent tout de même les 3/4 de la profession ont décidé d'exercer leur droit d'opposition et d'inviter le ministère du travail à refuser l'extension de l'accord. Elles ont décidé de publier également une expression commune sur l'accord et elles vont coordonner l'action de leurs syndicats respectifs dans les négociations d'entreprise. En choisissant coûte que coûte d'obtenir un accord pour disposer des moyens de contourner la réduction du temps de travail, l'AFB n'a pas contribué comme elle le prétend au renforcement du dialogue social ; elle l'a seulement mené à une impasse.
PANEGYRIQUE
Le billet publié par l'AFB au lendemain de la signature comporte un étonnant couplet à la gloire du SNB promu au rang de partenaire privilégié... curieuse conception de la démocratie qui nous explique que l'accord est bon puisque signé par "le deuxième syndicat bancaire"... et taisant l'absence du 1er, et des autres ! Il faut dire que c'est dans l'air du temps, puisque les 170 membres du conseil du SNB ont décidé au nom des 200.000 salariés de la profession. Oubliant que c'est seulement après la grève du 3 décembre que le patronat a commencé à faire des concessions, ils ont décidé majoritairement de signer. Comptait-on parmi eux les conseillers SNB du Crédit Lyonnais ? ... Par un pur hasard, la Direction du Lyonnais annonçait le lendemain de la signature 3000 suppressions d'emplois, contre lesquelles le SNB réclamait un moratoire !
LA BOUTONETTE
La négociation salariale 98 a commencé à la Société Générale... mieux vaut tard que jamais. Comme d'habitude, la direction n'a pas les moyens de donner plus qu'une primette, 2.200 Frs minimum ou 22% du brut, moins les charges bien sûr et payable fin janvier. Les décideurs ne sont pas concernés, ils bénéficient de leur côté de stocks-options, plus rentables et de plus bientôt moins taxées par la grâce du projet du ministre des finances relatif à l'innovation et la recherche ! La CGT a demandé des statistiques complètes sur tous ces côtés que nous ne manquerons pas de porter à votre connaissance. Prochaine réunion le 12.
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LE FAIT DU PRINCE
Les négociations salariales se suivent et se ressemblent. Comme l'année dernière, une prime de 22% du brut avec un plancher de 2.400 Frs soldera les comptes. Le montant sera versé fin janvier en même temps que le complément de gratification dont l'arbitraire continue lui-aussi. Ceci n'empêche nullement, PY, le Directeur des Ressources Humaines de revendiquer cette politique salariale en méprisant le "souci égalitariste" des syndicats. Digne de la monarchie absolue et de son système de "pensions", cette politique de bonus, stocks-options, compléments salariaux divers est tout aussi opaque. La direction a finalement refusé la demande de la CGT de fournir les différents montants. La transparence est pourtant la moindre des choses lorsque l'on revendique le droit de donner beaucoup à quelques uns : rappelons que ces sommes représentent maintenant dans les 20% de la masse salariale conventionnelle ! C'est d'un tout autre effort de clarification et de "moralisation" de la politique salariale dont nous avons besoin. Les privilégiés étant par nature beaucoup moins nombreux que les laissés pour compte, cette politique commence à faire des mécontents. Le personnel de Marseille Canebière a débrayé le 12 janvier pour protester contre la baisse du complément de grats annoncée au CE... mais c'est la nature même du système qui est en cause ! Il est vraiment regrettable que dans ce domaine, l'absence d'unité syndicale permette à la Direction d'avoir les mains libres. En définitive, FO et le SNB ont signé comme l'année dernière.
PAVE DANS LA MARE
L'accord signé à EDF sur les 35 heures a déchaîné la droite, le patronat et les habituels gouroux de la presse économique. On comprend pourtant la satisfaction des syndicats d'EDF et de ses 140.000 salariés : 20.000 embauches dont 20% parmi les jeunes non titulaires du bac, une création nette de 3 à 5000 emplois, le maintien du salaire... l'accord valable 3 ans s'appliquera au plus tard le 1er octobre prochain... si l'argent du contribuable sert vraiment l'emploi, pourquoi pas? Rien à voir avec les milliards engloutis à fonds perdus d'aides versées depuis des années sans contrepartie. Il faut d'ailleurs ramener les choses à leur juste proportion. 500 à 600 millions d'aides, c'est la même aide que celle attribuée à n'importe quelle entreprise, proportionnellement, c'est moins que le milliard de réduction de l'impôt sur les stock-options attribuées à 12000 privilégiés ; c'est le même montant que celui des bonus attribués à 2500 bénéficiaires à la Société Générale... dans la mare aux canards des accords de branche péniblement arrachés par le MEDEF pour imposer sa loi, on comprend que l'accord EDF éclabousse tel un pavé !
COMPTES D'ANDERSEN
52 missionnaires du Cabinet Arthur Andersen ont débarqué à OPM sur demande expresse du Président pour régulariser les suspens au 31 décembre... on joue actuellement les prolongations à grand frais de mission, le personnel SG réquisitionné pour la circonstance est surchargé, ce qui provoque de nouveaux retards et de nouveaux suspens. C'est ce qu'on appelle se mordre la queue. Brillante illustration des résultats de la réduction des effectifs, cette situation ne fera pas que des mécomptes : pendant ce temps, le compteur d'Arthur Andersen tourne...
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