jeudi, 25 mars 2021 09:22

Rencontre semestrielle avec Frédéric Oudéa - 24 Mars 2021

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Réunion au 35ème étage - 24 Mars 2021 

Au fil des années, les réunions de concertations initiées lors de la crise de 2011, afin d’aborder en amont avec la direction générale les questions stratégiques pouvant avoir un impact social, se sont peu à peu transformées en simples rencontres semestrielles avec Frédéric Oudéa au cours desquelles il fait un simple point de la situation et ébauche quelques pistes concernant ses grands projets et les grands enjeux auxquels est confrontée la banque.

Vue du ciel
Vu de très haut, de la position du directeur général, tout va bien. Ou sinon tout va dans la bonne direction. Certes, les résultats pour 2020 ne sont pas très bons mais le 2e semestre a montré la capacité de rebond des activités et la solidité du bilan. 13,2% de ratio CET-1, cela vous pose une banque, surtout quand les frais généraux continuent de baisser de 5%. Il reste toutefois à desserrer le carcan qui pèse sur la distribution de dividendes – « très pénalisant » - et il serait certainement un directeur général comblé. Pour le moment, il devra se contenter de verser 0,55 euro par action en mai (soit 450 millions d’euros au total) et il espère bien pouvoir mener un rachat d’actions d’un montant équivalent à l’automne. Soit un total plus de 20 fois supérieur au montant de la « rémunération financière des salariés » (participation + intéressement), ce qui n’est pas sans poser beaucoup de questions. Mais nous y reviendrons après.

En attendant, Frédéric Oudéa s’est montré optimiste pour l’année 2021, année au cours de laquelle il espère «confirmer la trajectoire de redressement pour augmenter encore la confiance» des actionnaires. Il visait particulièrement les activités de marché, et notamment MARK. Au sein de GBIS, ce sont cependant les activités de financement de GLBA qui seront priorisées en termes d’allocation de capital en raison de leurs bons résultats. Tendance qui se retrouve également dans les activités d’assurance et de gestion de flotte automobile (ALD). En ce qui concerne les réseaux français, il a répété les ambitions déjà énoncées concernant Boursorama (qui sera « très rentable » une fois passée la phase d’acquisition de nouveaux clients) et la création d’un nouveau business model issu de la fusion des réseaux de la SG et des différentes entités du Crédit du Nord. Il reste cependant des « trajectoires à tracer » pour quelques métiers non précisés. Nous lui demanderons s’il pensait par exemple à Lyxor, qui alimente les rumeurs depuis des années, mais nous n’obtiendrons pas de réponse sur ce point. La vente de cette ancienne pépite, négligée depuis de longues années, serait pourtant un échec de plus de la stratégie suivie depuis 2008. La CGT a insisté pour que dans cette hypothèse, par exemple, un droit au retour semblable à celui mis en place pour SGAM en 2009-10 soit également prévu. Enfin, Frédéric Oudéa s’est réjoui de la clôture des démêlés avec le parquet national financier au sujet de l’affaire libyenne et il espère qu’il en sera de même avec tous les litiges en cours d’ici la fin de l‘année.

Bref, « tout va presque pour le mieux » car cette stratégie claire va permettre le redressement (un de plus) de l’engagement des salariés, pleinement rassurés par le cap fixé par leur capitaine. 

  lalune
 
La vie sur Terre : l’argent

Évidemment, notre ressenti d’habitants des sphères inférieures est un peu différent et les interventions de la CGT ont surtout été l’occasion pour nous d’essayer de lui remettre les pieds sur Terre. Et ce n’est pas si facile !

Pour commencer, nous avons été les seuls à réitérer notre opposition à la distribution de dividendes et aux rachats d’actions dans le contexte actuel. Les capitaux doivent servir à préparer l’avenir en investissant dans les outils de travail mais aussi en pratiquant une politique de rémunération juste et motivante.

La CGT a ensuite rappelé que Frédéric Oudéa s’était engagé à ouvrir une négociation sur les critères d’attribution des rémunérations variables en 2012. Elle ne s’est jamais ouverte sérieusement. Plus de transparence et d’équité auraient pourtant été très utiles aux managers pour les aider à distribuer un montant global en baisse de 25% au lieu de les envoyer au casse-pipe face aux salariés. Cela aurait aussi et surtout, évité quelques injustices, dérives voire discriminations. Qui plus est, cet épisode aura un vrai coût caché : baisse du moral et de l’engagement d’une part, défiance accrue voire colère envers la direction. Cette fracture ne sera pas seulement visible dans le pulse ou le comportement des ambassadeurs, la perte des talents ou des forces dont nous avons cruellement besoin s’accentue dangereusement. 

Également depuis 10 ans, nous attendons toujours que Frédéric Oudéa tienne sa promesse de « muscler » le volet de la rémunération collective des salariés, intéressement et participation (la P+i). Pour le moment, il trouve que la distribution des variables a été « difficile mais juste » et ne peut nous proposer qu’un retour du PMAS en 2022 car « tout faire », « ça coûte ». Il semble estimer qu’une remontée du cours de l’action devrait suffire à nous satisfaire. Est-ce qu’il pense que tous les salariés reçoivent eux aussi des milliers d’actions gratuites chaque année ?

Nous ne demandons pourtant pas la lune, simplement un niveau de P+i en ligne avec le reste de l’industrie. Un nouvel accord sur le sujet doit être négocié avant le 30 juin et il serait temps que la direction générale tienne enfin ses promesses, brièvement renouvelées ce mercredi, sur le sujet. La présence d’un ou deux représentants de la CGT au conseil d’administration pourrait bien faciliter la mise au point d’une formule enfin favorable aux salariés.

Bref, collègues, si vous êtes mécontents de votre bonus  / variable / CGU ainsi que du montant de votre intéressement / participation, n’hésitez pas à voter pour nos candidats au conseil d’administration. 

Pour voter aux élections du Conseil d'administration=> cliquez ici  <=  
vous avez perdu vos identifiants ? contactez le  :  01 58 98 97 87 Du lundi au vendredi de 9h à 17H 

La vie sur Terre : le travail

Dans le cadre des travaux visant à définir le prochain plan stratégique, nous avions quelques messages à faire passer et des préoccupations que partagent les élus et représentants CGT avec les salariés.

Premier souci, Ganesh, la façon dont est mené le projet de fusion de la SG avec le CDN. Bien que Sebastien Proto nous avait assuré qu’il ne voulait pas travailler « en chambre » dans le cadre de ce projet, c’est pourtant bien ce qui se passe. Organisations syndicales et salariés sont largement mis à l’écart des groupes de travail et nous avons de quoi être inquiets.  Il nous semble indispensable d’avoir un point d’étape sur ces travaux avant que les contours du projet soient déterminés et que les instances représentatives soient juste appelées à constater les dégâts sociaux. Ce serait alors l’assurance d’une révolte des équipes et de l’échec d’un projet suffisamment compliqué.

Cette complexité existe déjà sur le terrain. Alors que les tensions se multiplient sur l’informatique et les sous-effectifs, nous avons demandé à faire un point avec BDDF pour pouvoir traiter le problème des trous dans la raquette, les « non – pourvois » de postes suite aux démissions et départs de l’entreprise qui mettent les équipes sous tension. Reconnaissant que le rapprochement avec le CDN allait faire disparaître de nombreux postes, Frédéric Oudéa a estimé qu’il n’est pas possible de renforcer les effectifs. Sentant certainement que cette réponse n’était pas acceptable pour des équipes à bout – et dont la rémunération venait d’être amputée pour verser un dividende très dispensable – la DRH du Groupe a suggéré de prendre date (pour une réunion) afin de « trouver des solutions qui pourraient être innovantes », par exemple que des « très jeunes » et des « seniors » viennent en renfort. Il est vrai que les plus de 75 ans devraient bientôt être tous vaccinés. Mais de là à les envoyer au guichet…

Autre problème très terre-à-terre, celui des délocalisations. La CGT a répété que ces dernières devaient être limitées, justifiées et motivées, notamment auprès des instances représentatives du personnel et des organisations syndicales. 

Dans un groupe mondial, la localisation des ressources peut être stratégique, mais le offshoring ne peut être motivé par le dumping social. Qui plus est, ce dernier est souvent la source d’une baisse de qualité de service bien souvent au moins aussi importante que les gains recherchés en délocalisant. Même si Frédéric Oudéa nous a vanté les qualités des centres offshores et l’engagement de leurs salariés (qui ne sont pas des Gaulois réfractaires…), il est essentiel de trouver un équilibre et de le rendre transparent. Un point annuel, avec les syndicats ou dès lors qu’un projet a un impact sur l’emploi en France, est indispensable et cela vaut aussi pour les éventuels projets d’automatisation de processus. Il serait aberrant de faire autrement alors que la SG ne cesse de communiquer en interne comme en externe sur l’ESG et la RSE… mais il est vrai que, vue du ciel, la responsabilité sociale de l’entreprise ne semble pas porter sur des sujets aussi quotidiens que les rémunérations, les conditions de travail ou encore les risques de dumping social et de ses conséquences sur l’emploi en France.

fredodistance

 

Face à une direction générale qui a beaucoup de mal à entendre les remontées du terrain, de comprendre l’exaspération croissante de salariés à qui elle demande toujours plus pour toujours moins de considération, il est indispensable de bien faire entendre votre voix.  Les élections de nos représentants au conseil d’administration est l’occasion du moment. Il reste jusqu’à vendredi 14H00 pour voter CGT.

On compte sur vous ! Merci !  

 

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